
Valérie Boned a accompagné les 40 agences de voyages adhérentes aux EDV de la région Centre Est en Egypte, du 12 au 15 octobre 2025 - Photo : A.B.
"Les deux à trois années qui viennent vont être primordiales en termes d'accompagnement, beaucoup de choses vont changer", a rappelé Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage (EDV) aux adhérents de la région Centre-Est, réunis en convention en Egypte, du 12 au 15 octobre 2025.
Révision de la directive européenne sur les voyages à forfait, facturation électronique, prévoyance, taxe sur l'aide aux vacances, nouveau ministre du tourisme... Cette réunion au bord de la Mer Rouge a permis de faire le point sur les dossiers brulants des prochains mois.
TourMaG y était et vous propose un résumé des principaux points à retenir.
Révision de la directive européenne sur les voyages à forfait, facturation électronique, prévoyance, taxe sur l'aide aux vacances, nouveau ministre du tourisme... Cette réunion au bord de la Mer Rouge a permis de faire le point sur les dossiers brulants des prochains mois.
TourMaG y était et vous propose un résumé des principaux points à retenir.
Un nouveau baromètre dans les tuyaux

En interne, le syndicat a déjà mis en place depuis janvier 2025, un baromètre mensuel réalisé avec Orchestra, qui "donne un éclairage en évolution des ventes, donc des départs, du mois écoulé, et des réservations qui ont été effectuées dans le mois précédent. Nous faisons aussi des bilans post-saison ainsi que des analyses prospectives avant une saison".
Ce baromètre se base sur les ventes réalisées via Orchestra, et "nous donne une bonne indication de la tendance, que l'on recoupe avec les articles de la presse spécialisée et les baromètres que sort le SETO", a poursuivi la présidente du syndicat.
Mais les EDV aimeraient disposer d'une photographie encore plus nette de ces tendances et, dans cette optique, envisagent de lancer un 2e baromètre - complémentaire - qui se penchera sur "les ventes en dehors d'Orchestra, hors TO, pour sentir vraiment le marché, car une grosse part de l'activité ne passe pas par Orchestra".
Un rendez-vous prochain avec le nouveau ministre du tourisme ?
Alors que Serge Papin vient d'être nommé ministre du Tourisme du gouvernement Lecornu II - et maintenant que les deux motions de censure LFI et RN ont été rejetées par les députés de l'Assemblée nationale - les EDV attendent encore quelques jours avant de se rapprocher de son cabinet.
"Je ne vais pas me précipiter tout de suite parce qu'en général, un nouveau ministre reçoit une centaine de sollicitations dans les deux premiers jours suivant sa nomination. J'attends généralement un petit peu - une dizaine de jours - pour être visible", a indiqué Valérie Boned, alors que Serge Papin est le 3e ministre du tourisme nommé en un an.
A propos du nouveau ministère des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme et du Pouvoir d’achat, Valérie Boned a souligné le fait qu'il comprend dans son intitulé "le mot tourisme", même si du temps de Nathalie Delattre, il s'agissait d'un ministère à part entière.
"Mais", a-t-elle nuancé, "Serge Papin a déclaré en premier sa volonté d'être le ministre de "la garantie du pouvoir d'achat", lui-même venant de la grande distribution". Une bonne nouvelle pour le syndicat patronal.
"Je ne vais pas me précipiter tout de suite parce qu'en général, un nouveau ministre reçoit une centaine de sollicitations dans les deux premiers jours suivant sa nomination. J'attends généralement un petit peu - une dizaine de jours - pour être visible", a indiqué Valérie Boned, alors que Serge Papin est le 3e ministre du tourisme nommé en un an.
A propos du nouveau ministère des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme et du Pouvoir d’achat, Valérie Boned a souligné le fait qu'il comprend dans son intitulé "le mot tourisme", même si du temps de Nathalie Delattre, il s'agissait d'un ministère à part entière.
"Mais", a-t-elle nuancé, "Serge Papin a déclaré en premier sa volonté d'être le ministre de "la garantie du pouvoir d'achat", lui-même venant de la grande distribution". Une bonne nouvelle pour le syndicat patronal.
La facturation électronique, : il va falloir s'y mettre !
La présidente des EDV ne pouvait pas faire un point technique sans parler du sujet brûlant de ces derniers mois : la facturation électronique.
En faisant rapidement un sondage parmi l'assemblée, Valérie Boned a pu constater que seuls 5 dirigeants sur la quarantaine réunie en Egypte s'étaient penchés sur la question.
"Au 1er septembre 2026, nous allons passer dans un régime de facturation électronique obligatoire pour toutes les entreprises qui payent de la TVA.
Dans notre secteur, tous les maillons de la chaîne sont concernés par une problématique : le texte est standard. Tandis que nos modèles, dans la distribution, n'ont rien de standard, en ce qui concerne la façon dont on paye la TVA, qui déclare, qui facture, etc.".
Alors que le système a déjà été mis en place en Italie, le syndicat français travaille sur le dossier depuis un an et demi avec des spécialistes de la TVA et de la fiscalité. "Nous avons constitué un groupe de travail avec des partenaires qui sont très concernés. Je pense aux transporteurs, et notamment la SNCF".
Pour en savoir plus, lire nos articles :
- Facturation électronique : la réforme qui fait peur
- Facturation électronique : l'intermédiation des agences questionnée par la réforme
Rappelant "l'usine à gaz" que constitue ce dossier, Valérie Boned a averti les distributeurs : "Il y aura des conséquences opérationnelles et financières dans tous les cas. Notamment une obligation de prendre un PDP, c'est-à-dire une plateforme référencée et agréée par l'État et payante.
Vous allez devoir obligatoirement vous outiller pour déclarer de façon dématérialisée. Mais tout ceci interviendra quand nous aurons trouvé les formats des factures, obtenus en terme d'agrément. Aujourd'hui, les finances publiques et AFNOR sont en tête de pont sur ce sujet dans les discussions".
Et tandis qu'un adhérent demandait si le projet pouvait être repoussé, Valérie Boned a affirmé : "je suis absolument certaine que le 1er septembre 2026, il sera en place.
Nous avons déjà fait le maximum pour le faire reculer à deux reprises, mais là, nous sentons bien qu'il va falloir y aller. Si on ne négocie pas et qu'on n'explique pas, on va nous imposer un schéma qui va être terrible pour nous".
Les EDV accompagneront leurs adhérents sur la question, notamment avec des webinaires et des documents types.
En faisant rapidement un sondage parmi l'assemblée, Valérie Boned a pu constater que seuls 5 dirigeants sur la quarantaine réunie en Egypte s'étaient penchés sur la question.
"Au 1er septembre 2026, nous allons passer dans un régime de facturation électronique obligatoire pour toutes les entreprises qui payent de la TVA.
Dans notre secteur, tous les maillons de la chaîne sont concernés par une problématique : le texte est standard. Tandis que nos modèles, dans la distribution, n'ont rien de standard, en ce qui concerne la façon dont on paye la TVA, qui déclare, qui facture, etc.".
Alors que le système a déjà été mis en place en Italie, le syndicat français travaille sur le dossier depuis un an et demi avec des spécialistes de la TVA et de la fiscalité. "Nous avons constitué un groupe de travail avec des partenaires qui sont très concernés. Je pense aux transporteurs, et notamment la SNCF".
Pour en savoir plus, lire nos articles :
- Facturation électronique : la réforme qui fait peur
- Facturation électronique : l'intermédiation des agences questionnée par la réforme
Rappelant "l'usine à gaz" que constitue ce dossier, Valérie Boned a averti les distributeurs : "Il y aura des conséquences opérationnelles et financières dans tous les cas. Notamment une obligation de prendre un PDP, c'est-à-dire une plateforme référencée et agréée par l'État et payante.
Vous allez devoir obligatoirement vous outiller pour déclarer de façon dématérialisée. Mais tout ceci interviendra quand nous aurons trouvé les formats des factures, obtenus en terme d'agrément. Aujourd'hui, les finances publiques et AFNOR sont en tête de pont sur ce sujet dans les discussions".
Et tandis qu'un adhérent demandait si le projet pouvait être repoussé, Valérie Boned a affirmé : "je suis absolument certaine que le 1er septembre 2026, il sera en place.
Nous avons déjà fait le maximum pour le faire reculer à deux reprises, mais là, nous sentons bien qu'il va falloir y aller. Si on ne négocie pas et qu'on n'explique pas, on va nous imposer un schéma qui va être terrible pour nous".
Les EDV accompagneront leurs adhérents sur la question, notamment avec des webinaires et des documents types.
Directive européenne : bientôt la fin du tunnel ?
A propos de la révision de la directive sur les voyages à forfait, autre cheval de bataille des EDV depuis plusieurs années, "nous arrivons au bout" a lancé Valérie Boned.
"À la fin de l'année, nous disposerons de la dernière version votée par le Parlement européen, qui est en cours de discussion.
En effet, actuellement, nous sommes en trilogue, c'est-à-dire qu'il existe une version qui vient de la commission européenne, une version du Conseil européen et une version du Parlement européen. Evidemment, ce ne sont pas les mêmes versions, et le texte a évolué".
Depuis le début, le syndicat ne perd pas vue le combat n°1 : celui des acomptes. "A la rentrée, avec Guillaume Beurdeley (le secrétaire général adjoint des EDV, ndlr), nous avons été reçus à Matignon, sous le gouvernement Bayrou, par une équipe en charge des affaires européennes composée pour moitié de membres permanents. Nous nous sommes assuré qu'ils avaient vraiment en tête ce sujet".
Depuis le début des discussions concernant cette révision, le sujet des acomptes a bien évolué. "Dans une première version, le texte envisage de supprimer les acomptes. Une autre version prévoit de ne pas exiger de limites - ce qui nous irait très bien.
La dernière version du Parlement, quant à elle, dit que chaque État membre fera dans la transposition ce qu'il veut au sujet de la limitation des acomptes ou non", a précisé Valérie Boned.
Aussi, le syndicat a tenu à s'assurer que la France supporterait sa position et comprenne les enjeux. "S'il y a moins ou pas d'acomptes, c'est le modèle économique qui tombe par terre", a insisté Valérie Boned.
Le secteur du tourisme devrait en savoir plus d'ici à la fin de l'année. Toutefois, il faudra encore attendre entre 18 et 24 mois pour que la directive soit transposée dans chaque pays membre. "En France, nous entrerons alors en discussion avec le ministre du tourisme et le gouvernement du moment, ainsi qu'avec l'administration", a rajouté Valérie Boned.
"À la fin de l'année, nous disposerons de la dernière version votée par le Parlement européen, qui est en cours de discussion.
En effet, actuellement, nous sommes en trilogue, c'est-à-dire qu'il existe une version qui vient de la commission européenne, une version du Conseil européen et une version du Parlement européen. Evidemment, ce ne sont pas les mêmes versions, et le texte a évolué".
Depuis le début, le syndicat ne perd pas vue le combat n°1 : celui des acomptes. "A la rentrée, avec Guillaume Beurdeley (le secrétaire général adjoint des EDV, ndlr), nous avons été reçus à Matignon, sous le gouvernement Bayrou, par une équipe en charge des affaires européennes composée pour moitié de membres permanents. Nous nous sommes assuré qu'ils avaient vraiment en tête ce sujet".
Depuis le début des discussions concernant cette révision, le sujet des acomptes a bien évolué. "Dans une première version, le texte envisage de supprimer les acomptes. Une autre version prévoit de ne pas exiger de limites - ce qui nous irait très bien.
La dernière version du Parlement, quant à elle, dit que chaque État membre fera dans la transposition ce qu'il veut au sujet de la limitation des acomptes ou non", a précisé Valérie Boned.
Aussi, le syndicat a tenu à s'assurer que la France supporterait sa position et comprenne les enjeux. "S'il y a moins ou pas d'acomptes, c'est le modèle économique qui tombe par terre", a insisté Valérie Boned.
Le secteur du tourisme devrait en savoir plus d'ici à la fin de l'année. Toutefois, il faudra encore attendre entre 18 et 24 mois pour que la directive soit transposée dans chaque pays membre. "En France, nous entrerons alors en discussion avec le ministre du tourisme et le gouvernement du moment, ainsi qu'avec l'administration", a rajouté Valérie Boned.
Litiges aériens : du nouveau pour la MTV
Valérie Boned a profité de la convention pour apprendre aux adhérents EDV de la région Centre-Est qu'un décret concernant les litiges aériens venait de paraître.
"Aujourd'hui, il y a un engorgement incroyable des tribunaux pour des litiges aériens, qui représentent près de 70% des litiges dans le secteur du voyage. D'ici quelques mois, il y aura une obligation de passer d'abord par la Médiation Tourisme et Voyage (MTV) avant de passer devant un tribunal", a annoncé la présidente.
Une réponse notamment aux difficultés que rencontrent les passagers français en cas de litige avec certaines compagnies étrangères.
"Aujourd'hui, il y a un engorgement incroyable des tribunaux pour des litiges aériens, qui représentent près de 70% des litiges dans le secteur du voyage. D'ici quelques mois, il y aura une obligation de passer d'abord par la Médiation Tourisme et Voyage (MTV) avant de passer devant un tribunal", a annoncé la présidente.
Une réponse notamment aux difficultés que rencontrent les passagers français en cas de litige avec certaines compagnies étrangères.
Prévoyance : de nouvelles obligations au 1er janvier 2026
Au sujet de la prévoyance, Valérie Boned a rappelé aux adhérents : "vous avez des obligations, vous devez vous mettre en conformité au 1er janvier 2026.
De notre côté, nous avons signé un accord il y a déjà quelques mois avec les partenaires sociaux et négocié un contrat auprès de deux partenaires : AG2R et APICIL".
Cet accord prévoit une réévaluation de certaines prestations en matière de prévoyance, avec notamment l'introduction d'une rente d'éducation obligatoire pour les enfants de moins de 18 ans, en cas de décès du salarié. "Ce n'est pas une option, puisqu'on l'a mis dans l'accord. Cela veut dire que toutes les entreprises doivent le prévoir dans leur accord de prévoyance".
Par ailleurs, les EDV sont en discussions avec les partenaires sociaux à propos d'un accord sur l'aide aux aidants, qui n'est pas encore signé.
De notre côté, nous avons signé un accord il y a déjà quelques mois avec les partenaires sociaux et négocié un contrat auprès de deux partenaires : AG2R et APICIL".
Cet accord prévoit une réévaluation de certaines prestations en matière de prévoyance, avec notamment l'introduction d'une rente d'éducation obligatoire pour les enfants de moins de 18 ans, en cas de décès du salarié. "Ce n'est pas une option, puisqu'on l'a mis dans l'accord. Cela veut dire que toutes les entreprises doivent le prévoir dans leur accord de prévoyance".
Par ailleurs, les EDV sont en discussions avec les partenaires sociaux à propos d'un accord sur l'aide aux aidants, qui n'est pas encore signé.
Commerce illégal : un nouveau film sur le rôle de l'agence de voyages
La lutte contre le commerce illégal reste l'un des piliers d'action des EDV, avec de nombreux dossiers traités - qui peuvent aller jusqu'à la condamnation de certaines entreprises -, et plus récemment la campagne "Stop Arnaque", "qui a vraiment très bien marché sur les réseaux", a ajouté Valérie Boned.
"Cette marque, elle frappe, elle est hyper reconnue et elle a une vraie notoriété dans la profession. Maintenant l'enjeu, c'est d'arriver à ce que le grand public ait en tête le rôle d'une agence de voyages".
"Cette campagne-là est toujours sur les réseaux sociaux. Plus vous allez la relayer, plus elle sera virale, et plus il y aura une sensibilisation sur le fait qu'on exerce un métier réglementé et que le consommateur doit faire attention auprès de qui il achète", a renchéri Yannick Faucon, le président des EDV Centre Est.
Lors du dernier conseil d'administration, les EDV ont décidé de réaliser, en complément, "un petit film court, que nous enverrons à tous les adhérents et qu'ils pourront ajouter dans leurs envois de mails à leurs clients, avec les carnets de voyage". Une initiative qui vise également à toucher le grand public, afin de valoriser le rôle de l'agent de voyages.
Une façon aussi de poursuivre la campagne de sensibilisation sans dépenser de larges sommes.
"Cette marque, elle frappe, elle est hyper reconnue et elle a une vraie notoriété dans la profession. Maintenant l'enjeu, c'est d'arriver à ce que le grand public ait en tête le rôle d'une agence de voyages".
"Cette campagne-là est toujours sur les réseaux sociaux. Plus vous allez la relayer, plus elle sera virale, et plus il y aura une sensibilisation sur le fait qu'on exerce un métier réglementé et que le consommateur doit faire attention auprès de qui il achète", a renchéri Yannick Faucon, le président des EDV Centre Est.
Lors du dernier conseil d'administration, les EDV ont décidé de réaliser, en complément, "un petit film court, que nous enverrons à tous les adhérents et qu'ils pourront ajouter dans leurs envois de mails à leurs clients, avec les carnets de voyage". Une initiative qui vise également à toucher le grand public, afin de valoriser le rôle de l'agent de voyages.
Une façon aussi de poursuivre la campagne de sensibilisation sans dépenser de larges sommes.
Une charte sur l'IA
Les EDV planchent également sur une charte d'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) à partager et à diffuser dans les entreprises de leurs adhérents.
"Cette charte va venir s'adjoindre au règlement intérieur, afin de poser des bases sur qui à le droit d'utiliser l'IA et pour quelles raisons, car en cas de litige avec un salarié, un client, ou un prestataire, cela peut vous retomber dessus si les règles ne sont pas claires", a indiqué Valérie Boned aux chefs d'entreprises présents en Egypte.
"Cette charte va venir s'adjoindre au règlement intérieur, afin de poser des bases sur qui à le droit d'utiliser l'IA et pour quelles raisons, car en cas de litige avec un salarié, un client, ou un prestataire, cela peut vous retomber dessus si les règles ne sont pas claires", a indiqué Valérie Boned aux chefs d'entreprises présents en Egypte.
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