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Air Antilles et Air Guyane : quelles sont les offres de reprise ? 🔑

6 offres ont été déposées pour reprendre tout ou partie d'Air Antilles et Air Guyane


Le temps de la reprise du groupe CAIRE, centralisant Air Antilles et Air Guyane, est compté. Une première phase s'est refermée vendredi 1 septembre 2023, avec les dépôts des offres des potentiels reprenant. Et douche froide, pour les salariés, il n'y a pas l'ombre de Corsair ni d'Air Caraïbes. Si des offres paraissent "farfelues" selon des suiveurs de l'aérien, d'autres sont plus concrètes. Revue d'effectif des potentiels repreneurs d'Air Antilles et Air Guyane.


Rédigé par le Mercredi 6 Septembre 2023

Le dossier Air Antilles est entré dans sa dernière ligne droite, d'un marathon sans aucun virage.

Depuis l'annonce de la liquidation judiciaire, début août 2023, les salariés connaissent de véritables montagnes russes, éreintant pour le moral et les organismes.

L'optimiste a laissé place à une certaine forme d'inquiétude, dans les rangs de CAIRE, la société regroupant Air Antilles et Air Guyane.

En tout, 29 demandes d'accès à la data room ont été formulées et même 15 personnes et/ou sociétés ont signé une clause de confidentialité. A cette époque, les visages masqués ont laissé place à une sérénité, d'un avenir moins tourmenté que ne l'était le passé et ne l'est le présent.

Finalement, les salariés ont reçu une petite douche froide.

Non seulement aucun des grands noms de l'aérien antillais et ultramarins (Corsair ou Air Caraïbes) ne figure dans les potentiels repreneurs, mais en plus aucun acteur n'a d'expérience dans la gestion quotidienne d'une compagnie aérienne.

Un point pénalisant quant à la survie des deux compagnies, puisqu'il sera indispensable de repartir de zéro.


Air Antilles : CAFOM une candidature en toute légalité ?

En tout, 6 offres ont été déposées, 2 concernent la reprise totale de CAIRE, 2 autres pour Air Antilles et encore 2 autres pour Air Guyane.

Parmi les dossiers déposés auprès des mandataires judiciaires, l'ombre de son ancien propriétaire plane sur au moins 3 d'entre eux, nous fait-on savoir depuis les Antilles françaises.

Nous retrouvons donc une offre soumise de la part de la CAFOM, un spécialiste de la distribution de biens de décoration et aménagement de la maison. Une entreprise dont l'un des dirigeants n'est autre que... André Saada.

Le nom de ce dernier revient dans l'actionnariat de Corsair, à travers Distrimo, mais aussi de... CAIRE.

A lire : Air Antilles : La "grève est déclarée" entre les pilotes et la direction

En effet, l'actionnariat de la société détentrice des deux compagnies en liquidation est composé en autre d'Eric Koury et André Saada, du moins c'est ce que nous pouvons lire dans le procès-verbal des délibérations du conseil d'administration du 29 juillet 2021.

Ce qui questionne ce fin observateur du ciel français qui souhaite rester anonyme : "Je me pose des questions sur le plan juridique.

En résumé, un actionnaire coule une entreprise, en laissant un passif colossal, puis se positionne à sa reprise après que la justice ait tout effacé, normalement cela n'est pas possible
".

Ce dossier pourrait d'ailleurs être dénoncé, par les salariés, même si Eric Koury la soutient personnellement. Il juge celle-ci comme la plus "crédible et réalisable, car elle est déjà financée."

Air Antilles et Air Guyane : Qui est Deem World Investment ?

En face de la CAFOM, nous retrouvons une proposition plus "loufoque", selon cet observateur.

En effet, d'après nos informations, une offre de reprise globale et la plus avantageuse aurait été transmise par Deem World Investment. Cette société d'investissement possède des bureaux à Kigali, Dubaï et Hong-Kong.

Son site internet affiche une longue liste de spécialistes de la finance et de l'investissement, principalement basés ou experts de
l'Afrique.

"Ils ont envoyé un dossier de 204 pages avec pour objectif de reprendre l'ensemble des salariés, ils veulent reconquérir la diaspora sénégalaise des Antilles, mais aussi promouvoir le tourisme l'hiver.

C'est le dossier le mieux-disant financièrement et socialement, mais le plus surprenant,
" estime une source interne à la société CAIRE.

La proposition envisage aussi de reprendre 51 millions d'euros de dettes.

A l'en-tête du document se trouvent deux trentenaires : Antony Cyprien et Yves-Bernard Metalo. Si ce dernier est le PDG de Deem World Investment, sur son LinkedIn, il est pourtant consultant dans la transformation et performance, chez Generali.

Il n'est nullement mention de la société d'investissement, malgré une activité quotidienne sur le réseau social.

"Dans ces dossiers, comme nous avons pu le voir par le passé avec Aigle Azur, vous avez toujours des candidatures folkloriques.

L'aérien fascine et exalte les égos, nous le voyons aussi en politique, n'importe qui ne peut pas se déclarer patron d'une compagnie aérienne,
" se montre ferme, notre expert de l'aérien.

En dehors, de cette offre qui a assez peu de chance d'être retenue, une autre a été soumise par la EDEIS avec l'appui de la collectivité de Saint-Martin.

Le groupe spécialisé dans l'ingénierie et le management d'infrastructures, exploite 19 aéroports, 3 ports, des trains touristiques, ainsi que plusieurs sites touristiques.

Air Antilles : L'offre "sérieuse" de Butterfly Air Group

En 2019, le groupe comptait près de 1 000 salariés, pour un chiffre d'affaires dépassant les 100 millions d'euros.

Positionné sur la reprise d'Air Antilles, le dossier est le moins-disant, avec une reprise de seulement 83 salariés sur 220. L'enjeu pour Edeis et la collectivité de Saint-Martin est surtout de ne pas voir la desserte de l'île disparaitre, donc de sauver la connexion avec l'arc caribéen.

A travers, les offres proposant ici "une reprise d'un bien immobilier ou une autre presque rien," figurent celle Butterfly Air Group.

Cette jeune entreprise créée en août 2022, par un ancien pilote d'Air Antilles, a déposé un dossier de reprise partielle, mais particulièrement bien documentée et réaliste, selon nos sources.

Elle envisage de repartir avec 120 salariés sur les 220 que compte la compagnie aérienne. De plus, avant de se positionner pour sauver Air Antilles, Gérald Naine s'est lancé dans le projet fou de créer le 3e transporteur aérien régional des Antilles.

Face à la défaillance de CAIRE, l'ancien pilote a décidé, appuyé par un groupe familial et des investisseurs locaux, de se positionner.

Surtout et comme Edeis, contrairement à d'autres personnes, il connait particulièrement l'aérien et ses impératifs administratifs, des compétences qui seront hautement importantes.

Nous avons appris que le Certificat de transporteur aérien (CTA) d'Air Antilles ne sera pas transmissible en cas de reprise, car il est la propriété du groupe (CAIRE) et non de la compagnie.

"Pour faire voler un avion en France, il convient d'obtenir une licence de transporteur aérien et un certificat, l'une permet de vendre des billets, l'autre de faire voler un avion en toute sécurité.

Le repreneur va donc devoir monter un dossier complet, un examen prend plusieurs mois, sans pouvoir voler,
" nous explique cet expert du secteur.

Air Antilles et Air Guyane vont devoir repartir sans CTA

D'ailleurs pour obtenir un CTA, la personne ou l'entreprise doivent être en mesure de pouvoir justifier qu'elles ont dans les caisses 90 jours de trésorerie.

L'heureux gagnant de la reprise de l'une ou l'autre des compagnies devra pratiquement repartir de rien.

Autant de mois durant lesquels les revenus seront proches de zéro, sauf peut être pour les lignes guyanaises puisque là-bas, l'aérien est soutenu au travers d'une délégation de service public (DSP).

A noter que pour Air Guyane, nous avons connaissance d'une offre, celle de Fly Guyane, une jeune société travaillant dans l'affrètement aérien. D'après nos informations, la collectivité de Guyane ne serait pas partie prenante, dans cette offre.

Comment les potentiels acquéreurs feront sans vendre de billets ?

Tout d'abord, le montant estimé de la reprise serait aux alentours de 15 millions d'euros, selon nos confrères du Journal de Saint-Barth de plus il aurait été demandé en début de semaine aux principaux intéressés par la reprise, un zoom budgétaire sur les 6 premiers mois, suite à la cession.

Une façon de vérifier la viabilité de la proposition, mais aussi d'écarter les plaisantins et aussi de savoir, si les acteurs ont conscience de la situation. Cet éclairage budgétaire doit être envoyé aux mandataires au plus tard dans la journée de vendredi.

Il serait donc indispensable de pouvoir mettre sur la table entre 5 et 10 millions d'euros, jauge notre expert, juste pour faire tourner à vide l'entreprise.

Une audition intermédiaire est prévue entre les deux offres, la dernière devant être faite le 18 septembre, pour une audience finale annoncée le 21 septembre 2023.

La reprise d'Air Antilles parait donc des plus complexes.

Si certains se réjouissent de voir l'ombre de son sulfureux patron s'éloigner, préférant se mettre en retrait de l'aérien, allant même jusqu'à démissionner de ses mandats au sein de la holding détenant Corsair, près de 300 salariés pourraient se retrouver sur le carreau.

"Sur le volet social, les conséquences seraient colossales pour les Antilles.

Ce n'est pas bon pour l'économie locale, mais àun moment donné, cela doit s'arrêter. Il n'est pas normal qu'autant d'argent public ait été gaspillé, sans aucun contrôle,
" conclut notre fin observateur du ciel français.


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