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Léa : les agences en stress thermique, chaud devant, ça décroche ! [ABO]

La life de Léa, l'agent de voyages (pas si) blonde


Malgré la chaleur, Léa, l’agent de voyage pas si blonde, a posé sa crème solaire pour prendre la plume et tirer la sonnette d’alarme : entre carnets de commandes en berne, clients qui hésitent et climat mondial sous tension, l’été ne s’annonce pas de tout repos dans les agences... et pourtant !


Rédigé par le Mercredi 9 Juillet 2025

Léa : les agences en stress thermique, chaud devant, ça décroche ! - Dessin RAF
Léa : les agences en stress thermique, chaud devant, ça décroche ! - Dessin RAF
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Perso, je frôle la panique :

- le conflit au Moyen-Orient se tend,

- la politique française irrite (à un moment, j’ai même cru que Macron allait encore dissoudre l’Assemblée nationale, et on sait bien que les élections ne sont jamais bonnes pour le business),

- un avion d’Air India s’est crashé,

- c’en est définitivement fini de la bromance entre Trump et Musk

- et les futures taxes douanières peuvent bloquer une partie des exportations des entreprises françaises.

L’heure n’est pas aux réjouissances, ni pour les États, ni pour les particuliers, ni pour les entreprises, et encore moins dans les agences de voyages. Pour reprendre une expression de jeunes, (car oui, la quadra que je suis est encore à peu près bilingue en langage d’ado – merci mes nièces…) « C’est chaud ».

L’Observatoire EDV - Orchestra a livré la semaine dernière sa météo de juin et autant dire que les chiffres ne sont pas réjouissants :

Le mois de juin a été maussade pour les agences de voyages et c’est la panique un peu partout parce que les carnets de commandes fondent plus vite qu’un cornet de glace à Mykonos en plein été.

Cette météo du business n’a aucun rapport avec les 40 degrés qui nous ont fait souffrir la semaine dernière, mais pour résumer la situation en termes un peu crus, disons que chez les Big-Boss du tourisme industrialisé, ça transpire du SIF !

Clients frileux, géopolitique tendue, inflation en embuscade et crash d’avion : voilà le cocktail du mois de juin.


Les clients veulent des voyages qui ont du sens, avec du service, de l’expertise, et du contact humain

Pendant que les voyageurs font des arbitrages budgétaires (je traduis pour ceux qui n’ont pas choisi l’option « sous-entendus » en deuxième langue : c’est un truc du type « on part en vacances ou on garde la thune pour refaire la salle de bains ? »), les pros de la distribution paniquent : tous les canaux sont en recul.

Oui, tous ! même (et surtout) la vente en ligne que tout le monde pensait sur une trend d’une forte croissance. En juin, le business en agences physiques s’effrite de 1% quand la vente en ligne dévisse de 10%.

Un autre chiffre m’a interpellée : celui du panier moyen.

Une augmentation de 4% en agences physiques, à 3 370€ : merci les voyages sur-mesure, les petites adresses confidentielles qui font « waouh » et les conseillers qui rassurent.

Une baisse de 5% pour la vente à distance (essentiellement les sites internet des OTA mais aussi les call centers), à 1 460€ : les voyages en promo dégriffés de dernière minute, les clubs interchangeables et les buffets de salades de pâtes, ça fait pas rêver et c’est pas avec ça qu’on va faire fortune.

Ma punchline pour les soldes, c’est d’expliquer que sont en promo « les produits dont personne ne voulait parce qu’ils étaient trop chers, ou pas assez biens, voire les deux ». Toutes les zones géographiques sont en repli. La France limite la casse (bravo le patriotisme touristique) : en baisse de 9% de dossiers, et de 7% en chiffre.

Le moyen-courrier ? Il plonge de 20% en nombre de dossiers.

Le long-courrier ? Il dévisse de 22% en nombre de dossiers mais le panier moyen est en hausse de 10%. Comme quoi, il reste des clients pour les séjours de rêve aux Maldives, les longs circuits au volant en Californiens et les beaux safaris au Kenya. Il faut « juste » trouver les clients, les séduire et bien s’occuper d’eux.

Conclusion ? Les clients veulent des voyages qui ont du sens, avec du service, de l’expertise, et du contact humain. Et quand ils en ont, ils paient plus cher.

C'est pas l’été qui déraille, c’est juste la manière de le vendre.

Comme quoi, c’est pas l’été qui déraille, c’est juste la manière de le vendre.

Et encore… le baromètre est publié par Orchestra, qui est le plus important des agrégateurs de contenus pour les voyages un peu mainstream…

Orchestra équipe la plupart des agences en ligne et des réseaux et c’est là que les TO automatisés écoulent leur offre.

Le baromètre Orchestra ne prend pas en compte le chiffre des petites agences artisanales, celles qui font dans la dentelle, qui inventent de belles expériences type haute couture, qui fabriquent à la main des produits de qualité… parce que ce type d’agences n’est pas sur Orchestra… elles passent hors des radars et se font discrètes…

Ce type d’expériences de qualité, c’est ce que recherche le haut du panier.

Dans nos agences, pas de process rigide, pas de stop-sale, pas de quota : on se démène pour trouver des solutions, on permet aux clients d’écouler du cash pas toujours déclaré, on fait des jolis carnets de voyages, et je m’étonne chaque jour des montants facturés et des couleurs de certaines cartes de paiement… au risque de me faire détester un peu plus, chez Big-Boss Voyages, ça fait un moment qu’on sait qu’on sera en hausse à l’été 2025 par rapport à l’été 2024. Pour les départs de l’été, par rapport au 30 juin 2024, on est déjà à +18%.

Et maintenant que les résultats du bac sont publiés, que les écoles sont fermées, que chaque vendredi, on va voir des hordes de travailleurs quitter pour 2, 3 voire 4 semaines leurs collègues, qu’on est passé de 40° à 15° à Paris en 4 jours, ça va peut-être motiver certains pour partir, non ?

Que va-t-il se passer ? Les clients vont-ils se décider au dernier moment à partir à un prix normal ?

Les TO vont-ils être obligés de casser les prix pour remplir leurs engagements (ce qui serait dramatique quand on sait à quel point ils se gavent sur les marges en haute saison pour compenser les prix serrés des autres périodes de l’année) ?

Le chiffre va-t-il encore dévisser ?

Une chose est sûre : en ce moment, je n’aimerais pas travailler dans un service de yield management. Je n’ai pas les nerfs assez solides pour prendre ce type de décision.

Bref, on respire, on boit frais et on croise les doigts pour qu’il n’y ait pas de casse en septembre, quand il faudra payer les derniers départs de l’été.

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Tags : lea
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