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Russie à l’OACI : NIET !

L’édito de Christophe Hardin


Elle bafoue au quotidien toutes les règles de l’aviation civile, et pourtant, la Russie a demandé il y a quelques semaines sa réintégration auprès de l’OACI, l’organisation de l’aviation civile internationale. Ben voyons !


Rédigé par le Lundi 1 Décembre 2025

À Montréal, le siège de l’OACI - Depositphotos.com, BalkansCat
À Montréal, le siège de l’OACI - Depositphotos.com, BalkansCat
On connait la fameuse formule de Michel Audiard : « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnait ».

C’est bien vrai, et concernant les dictateurs, c’est pareil.

La Russie a osé. Elle a osé venir plaider sa cause pour réintégrer l’OACI, l’organisation de l’aviation civile internationale, dont elle a été chassée à juste titre peu de temps après avoir envoyé ses soudards attaquer l’Ukraine.

Les mêmes qui avaient abattu un avion civil en 2017, reliant les Pays-Bas à la Malaisie et tuant 298 personnes, parmi lesquelles 80 enfants, et dont l’OACI, justement, au mois de mai dernier a reconnu la Russie responsable de ce crime.

Quel toupet ! Quelle indécence ! Quelle indignité, comme dirait l’autre.

On a du mal à y croire, mais c’est bien ce qui s’est passé, en septembre dernier à Montréal, lors de la 42e Assemblée triennale de l’OACI.


L’OACI, l’ONU du transport aérien

Rappelons très succinctement le rôle et le fonctionnement de cette organisation onusienne.

Créée en 1944, cette assemblée élit, tous les trois ans, un conseil formé de représentants de trente-six États, dont les plus grands pays du monde.

Elle se charge d’établir des normes communes de sécurité pour l’aviation civile. Elle participe à l’élaboration des politiques qui établissent une standardisation, entre les pays, du transport aérien international.

Le conseil de l’OACI répartit les 36 états en trois groupes. Un premier avec les États d'importance capitale pour l’aviation civile mondiale (celui de la France et où siégeait aussi la Russie) ; un deuxième avec ceux ayant une contribution significative ; et un troisième où certains états sont justes représentés.

Violations permanentes

En octobre 2022, lors de son assemblée générale et pour la première fois dans son histoire, l’OACI a exclu un pays, la Russie, après son agression contre l’Ukraine.

Et comment aurait-il pu en être autrement ?

Avec cette guerre, elle a violé l’espace aérien de l’Ukraine, elle a bombardé des aéroports civils et a volé des centaines d’avions Boeing et Airbus loués à des compagnies russes, en les réimmatriculant en Russie.

Environ 400 avions ont été saisis en toute illégalité par la Russie, alors qu’ils appartenaient à des loueurs tels Aercap, Avolon ou encore Air Lease Corporation, pour une valeur d’environ 10 milliards de dollars.

Et depuis 2022, la Russie continue de se comporter comme un véritable voyou du ciel.

Outre « le bordel » qu’elle a semé du fait de la fermeture de son espace aérien à la plupart des compagnies, son aviation civile autorise ses compagnies aériennes à faire voler des passagers à bord d’avions bricolés on ne sait comment, puisque les constructeurs ne fournissent plus les pièces de rechange et le suivi de la maintenance.

Aussi, son armée brouille très régulièrement les signaux de navigation par satellite des avions proches de son espace aérien, ayant pour conséquences des pertes du signal satellite et des déclenchements d’alarmes inopinés.

Il y a deux mois, le signal GPS d’un avion transportant Ursula von der Leyen a été brouillé alors que l’appareil dans lequel voyageait la présidente de la Commission européenne s’apprêtait à atterrir en Bulgarie. Selon Bruxelles, la perturbation a été attribuée par les autorités de Sofia à la Russie.

Rajoutons le vol Azerbaijan Airlines touché « par erreur » par un missile de type Pantsir, tiré par les Russes et qui a tué 38 personnes au Kazakhstan en février 2025.

Lire aussi : Guerre en Ukraine : la Pologne suspend le trafic de 4 aéroports

Indécence

Et voilà ces gens-là qui, lors de cette dernière assemblée générale, sont venus revendiquer leur retour au sein de l’organisation !

Et pas sur un strapontin, s’il vous plaît. Non, au sein du premier groupe, celui des états d’importance capitale.

Sans surprise et dans un scrutin où elle ne peut pas « bourrer les urnes » comme à son habitude, ce siège lui a été refusé, ainsi que sa demande d’organiser un nouveau scrutin.

Et là aussi, comment aurait-il pu en être autrement ?

L’indécence de ce pays provoque un sentiment de colère.

Il y a aussi un deuxième motif de colère : lors du vote, la Russie a tout de même recueilli 87 voix sur les 93 nécessaires à son retour.

En ces temps ou d’autres se couchent trop facilement devant le plus brutal, l’OACI a résisté, mais on n'est, finalement, pas passé loin du déshonneur.

Christophe Hardin Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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Tags : oaci, russie
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