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Transmission d’entreprise : comment prendre en compte l’après cession ? [ABO]

La chronique de Daniel Borja, associé fondateur du cabinet Aragor


La transmission d'entreprise ne s’arrête pas à la signature de l’acte de cession : le devenir du dirigeant joue un rôle clé dans la réussite de l’opération. Trop souvent concentré sur la transaction, ce dernier risque de négliger son « après » et les choix personnels, professionnels ou financiers qui en découlent. Daniel Borja, expert-comptable et commissaire aux comptes à la tête du cabinet Aragor, livre ses conseils pour optimiser au mieux la transmission.


Rédigé par Daniel BORJA le Mardi 26 Août 2025

Concentré sur ses opérations de transmission, le dirigeant en oublie souvent son « après transmission » et notamment l'impact qu’aura sa vie de demain sur le présent et le devenir de son entreprise - DepositPhotos.com, HayDmitriy
Concentré sur ses opérations de transmission, le dirigeant en oublie souvent son « après transmission » et notamment l'impact qu’aura sa vie de demain sur le présent et le devenir de son entreprise - DepositPhotos.com, HayDmitriy
Un dirigeant est toujours sensible à l’acte de vente et s’y associe régulièrement, mais vendre son entreprise est un moment rare et exceptionnel qui demande préparation parfois sur plusieurs années.

La mise en place d'une stratégie de transmission nécessite du temps. Il convient de respecter certaines étapes, telles que :

- un diagnostic interne de la position de l'entreprise par rapport au secteur ;

- une analyse de la performance économique et de la résilience de l'entreprise ;

- la maîtrise des ressources durables, telles le système d'information et le capital humain, etc.

Cette préparation, souvent accompagnée par des professionnels de la transaction ou de la transmission, dévore le temps du dirigeant avec comme objectif unique de réussir cette opération de cession ou de transmission.

Lire à ce sujet : Comment préparer la transmission de son entreprise


Les questions à se poser sur l'après cession

Ce que le dirigeant oublie dans ce moment-là, c'est lui-même et son devenir. La transmission coïncide parfois avec le départ à la retraite et cela semble une fin en soi, alors que ce n’est qu'une étape dans une vie.

Concentré sur ses opérations de transmission, le dirigeant en oublie son « après transmission » et notamment l'impact qu’aura sa vie de demain sur le présent et le devenir de son entreprise.

Il semble nécessaire de prendre en compte dans la stratégie de transmission les possibilités qu'offre le devenir du dirigeant pour mieux valoriser et couronner de succès la transmission de l'entreprise.

La cession est-elle un changement de vie total, avec un arrêt de toute activité professionnelle dans le secteur concerné ? Ou, au contraire, un accompagnement durable et une offre nouvelle peuvent-elles être faites par le dirigeant au service des repreneurs pour consolider l'entreprise dans son savoir-faire, dans son rayonnement commercial, dans sa performance économique, voire dans sa responsabilité sociétale ?

Le dirigeant cédant peut-il devenir un nouvel ambassadeur de l’entreprise ou de ses partenaires ?

La cession capitalistique doit-elle être pleine et entière ou seulement partielle et étalée dans le temps afin de tenir compte des leviers de performances qui seront réalisés par le ou les repreneurs ?

Ces questions souvent ignorées et reléguées à un « on verra après » apparaissent pourtant très importantes.

Bien optimiser sa transmission pour éviter le sentiment de vide

Un dirigeant dirige non seulement son entreprise, mais aussi sa vie : prendre en compte ses appétences pour le devenir permettront une optimisation de la transmission, une satisfaction de ses exigences personnelles et une réussite de la transmission.

Prenons l'exemple d'un dirigeant souhaitant effectivement cesser toute activité au plus tard dans les deux ans de la cession.

Ce dirigeant bénéficiera d'un abattement de 500 000€ sur la plus-value à l’impôt sur le revenu (taux de 12,8%) de la cession de ses titres s'il les détient à titre personnel.

Si on s'intéresse uniquement à l'avantage fiscal, cela semble entrainer une cessation de toute activité dans les deux ans. Pour autant, un dirigeant qui souhaiterait accompagner sa structure pourrait continuer de le faire sous une autre forme, notamment via une société de consulting et ainsi pouvoir, sans être dirigeant, accompagner le ou les repreneurs dans un cadre d'exercice prédéfini.

A défaut de prise en compte de cet aspect futur, il pourrait y avoir chez le dirigeant, un sentiment d'inaccomplissement de sa mission ou d'inutilité, voire de vide.

Cet exemple illustre la question préalable que le dirigeant doit se poser pour orienter sa stratégie de transmission.

Que faire des fonds issus de la transaction ?

L’après cession peut aussi être évoqué en termes financiers, notamment quant au réemploi des fonds issus de la transaction que souhaite faire notre dirigeant actionnaire : utiliser ces fonds à des fins personnelles, réinvestir dans son patrimoine, transmettre à ses enfants tout ou partie de ces sommes, réinvestir dans de nouvelles activités économiques, etc.

Ces questions, souvent balayées d'un revers de main en disant « on verra bien après », sont pourtant cruciales dans le cadre de la gestion d'une bonne transmission, là aussi, afin d'optimiser le coût en termes de plus-value et éventuellement de droit de donation.

Il conviendra dès lors, en fonction des choix du dirigeant cédant, d'organiser préalablement d'éventuelles donations de numéraire ou de titres aux enfants, afin d'optimiser le coût de la transmission du produit de la cession.

Il pourra être envisagé de créer un véhicule de transmission de type holding, afin de prévoir des opérations de réinvestissement personnelles ou familiales. Cela nécessite du temps de réflexion, des calculs et oriente les modalités de la transmission de l'entreprise.

Quand on en vient à conjuguer, ne serait-ce que ces deux exemples, on voit la multiplicité et la complexité des solutions qui peuvent s'offrir aux dirigeants cédants.

L'analyse préalable, la concertation des acteurs autour de la transmission, l'accompagnement par des professionnels permettra au dirigeant d'entrevoir toutes les possibilités qui s'offrent à lui.

Il pourra choisir les hypothèses qu'il souhaite retenir, les challenger auprès des repreneurs et organiser une transmission réussie dans laquelle cédant et repreneurs seront heureux d'avoir réalisé une opération profitable à chacun, comme à l'entreprise.

Lire à ce sujet : Racheter une entreprise dans le tourisme : un pari gagnant ?

Daniel Borja, expert-comptable et commissaire aux comptes

Daniel Borja - Photo : Daniel Borja
Daniel Borja - Photo : Daniel Borja
Daniel BORJA est expert-comptable et commissaire aux comptes, basé à Lyon.

Il possède une formation technique en informatique de gestion et en expertise comptable, ainsi qu'un diplôme en gestion fiscale.

Au cours de sa carrière, il a géré successivement deux structures d'expertise comptable et de commissariat aux comptes à Lyon.

Actuellement il occupe les postes suivants :

expert-comptable ;

commissaire aux comptes ;

• fondateur et co-gérant de la structure d'expertise comptable et de commissariat aux comptes ARAGOR installée à Lyon, Gap, La Fare-en-Champsaur et Eygliers avec une équipe d'une quarantaine de collaborateurs ;

• fondateur et co-gérant du groupe TRIPLE ADVISOR, réseau de cabinets d'expertise comptable ;

• fondateur et gérant de la structure BORJA, société spécialisée en accompagnement des dirigeants sur l'optimisation de revenus, l'ingénierie d'entreprise et la transmission.

Daniel BORJA accompagne ses clients dans leur développement, de la création ou l'acquisition jusqu'à la cession/transmission de leur entreprise. Il apporte son soutien, son expérience et son savoir-faire en ingénierie et en stratégie d'entreprise en tant que membre du CODIR de certaines structures.

En plus de ses compétences techniques, il possède également des compétences sectorielles dans le domaine du tourisme et celui de la santé. Son expérience et ses connaissances dans ces domaines font de lui un professionnel qualifié pour répondre aux enjeux et aux défis auxquels font face les entreprises et les professionnels de ces secteurs.

Avec plus de 30 ans d'expérience dans le domaine de l'expertise comptable et du commissariat aux comptes, Daniel BORJA met son savoir-faire au service des dirigeants en adoptant une vision à 360°de l'entreprise. Il conçoit de l'ingénierie dans le respect de la vision du dirigeant pour lui-même, son entreprise et ses équipes, en prenant en compte les aspects comptables, fiscaux, humains et économiques.

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