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Guerre Ukraine : l’Asie, continent perdu du tourisme ? 🔑

L'Editorial de Jean da Luz


Les spĂ©cialistes de l’Asie se dĂ©sespĂšrent. AprĂšs les ravages sanitaires, c’est au tour de la guerre Russie-Ukraine de venir jouer les trouble-fĂȘtes, avec l’interdiction aux compagnies europĂ©ennes du survol des zones aĂ©riennes russes. La rĂ©ponse du berger Poutine Ă  la bergĂšre Europe. Sauf que tout cela ne fait les affaires de personne...


Rédigé par le Dimanche 6 Mars 2022

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Coucher de soleil Grande Muraille /crédit DepositPhoto
Coucher de soleil Grande Muraille /crédit DepositPhoto
L’amĂ©lioration radicale de la covid-19 et de ses diffĂ©rents variants laissait augurer fin fĂ©vrier d’une reprise Ă©nergique de l’économie en gĂ©nĂ©ral, et des voyages en particulier.

Mais la gĂ©opolitique en a dĂ©cidĂ© autrement. Avec la dĂ©claration de guerre de la Russie Ă  l’Ukraine, c’est tout le tourisme mondial qui est chamboulĂ©.

Et dans ce nouvel ordre planĂ©taire, force est de constater qu’il n’y a que des perdants


La Chine est, historiquement, le pays d’origine du covid-19. A la mi-dĂ©cembre 2019 surgissent les premiers cas de coronavirus, Ă  Wuhan. La pandĂ©mie se rĂ©pand ensuite comme un feu de paille.

En France, la crise sanitaire dĂ©marre Ă  partir de la fin janvier 2020. Le 17 mars 2020, Emmanuel Macron dĂ©crĂšte le 1er d’une longue suite de confinements. Il durera jusqu’à la mi-mai.

L'Europe, devenue entretemps l'un des principaux foyers de la pandĂ©mie, se la joue perso et dans le dĂ©sordre. Sans concertation aucune, chaque pays-membre cherche la martingale comme un poulet sans tĂȘte. L’affolement est gĂ©nĂ©ral et la (dĂ©s)Union europĂ©enne particuliĂšre.

Au plus fort de la crise sanitaire, la planÚte est quasiment verrouillée. En Amérique du Sud, seuls le Brésil et le Mexique jouent les franc-tireurs. En Afrique, quelques trÚs rares pays comme la Tanzanie, sont encore accessibles.

Quant Ă  l’OcĂ©anie, elle emboĂźte le cas Ă  l’Asie et se calfeutre pendant de longs mois. Mais ce faisant, tous les Ă©tats qui espĂšrent barrer la route au virus en bouclant les frontiĂšres devront dĂ©chanter.

Guerre ukraine : no man’s land pour les transporteurs europĂ©ens

Le covid-19 est-il derriÚre nous ? Bien malin qui pourra y répondre.

Mais la quasi-totalitĂ© des destinations prĂ©fĂ©rĂ©es des Français est de nouveau ouverte et prĂȘte Ă  accueillir les vacanciers.

Notre carte interactive au 2 mars dernier (LIRE) affiche 105 pays “verts” en outgoing.

En Asie, la ThaĂŻlande relĂąche peu Ă  peu la pression, mĂȘme si les restrictions et la quarantaine peuvent faire hĂ©siter les plus courageux. Parmi ceux ouverts, le Vietnam, le Laos, le Cambodge, l’IndonĂ©sie, les Philippines, l’Inde, le Japon, Taiwan, etc.

En revanche, la Chine reste obstinĂ©ment fermĂ©e. Et pour les autres, il va falloir prendre en compte la nouvelle donne : celle de l’exclusion de l’espace aĂ©rien russe qui devient un no man’s land pour les transporteurs europĂ©ens.

Or, cet immense territoire est le plus vaste au monde (LIRE) avec ses 17 millions de kilomĂštres carrĂ©s Ă  cheval entre l’Europe et l’Asie. Pour le contourner, pas de soucis : la terre est ronde... mais il va falloir faire des dĂ©tours.

En effet, le contrĂŽle aĂ©rien soviĂ©tique a la main sur un espace supĂ©rieur Ă  26 millions de kmÂČ, placĂ© entre l'Europe et l'Asie, (LIRE) rappelle notre confrĂšre.

Le baril de pétrole de 70 dollars à... 118 ce dimanche !

RĂ©sultat : les transporteurs parcourent parfois jusqu’à 1500 km supplĂ©mentaire soit environ 1 Ă  2h de « bonus » pour le mĂȘme trajet, car il faut contourner le Caucase.

Cette perte de temps a des consĂ©quences trĂšs tangibles : elle est gourmande en carburant et n’arrange pas, loin s'en faut, nos affaires question environnement.

Sans compter qu’avec un baril de pĂ©trole qui est passĂ© de 70 dollars en fin d’annĂ©e Ă  118 aujourd’hui (dimanche 6/02), inutile de dire que le prix des billets va flamber et les surcharges pĂ©troliĂšres des packages s’envoler, dans les semaines Ă  venir.

Bref, la ZEA (zone d'exclusion aĂ©rienne) pĂ©nalise l’industrie du tourisme dans son ensemble et l’Asie en particulier.

Quand on sait ce que reprĂ©sentent les flux financiers de ce secteur pour des pays comme la Chine (3e destination mondiale) et toute la rĂ©gion d’Asie du Sud-est, on comprend mieux l’impact induit par le conflit russo-ukrainien, et ses dĂ©gĂąts collatĂ©raux.

Partir en vacances en Asie sera plus long et plus cher dans les mois Ă  venir. Le dĂ©licat Ă©quilibre gĂ©opolitique russo-chinois, la radicalisation de ses dirigeants et la gestion du contexte actuel, prennent de plus en plus des allures de « guerre froide ».

Bref, sans ĂȘtre grand clerc, on peut imaginer que les Français, dĂ©jĂ  attentistes par rapport Ă  la situation en Ukraine, rayeront de leurs projets de voyages cet Ă©tĂ© l'Europe centrale et de l’Est mais aussi une bonne partie de l’Asie.

Jean Da Luz L'éditorial de Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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