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Les défis de Chemseddine Chkioua, le nouveau pilote de la DGAC [ABO]

Les défis qui attendent Chemseddine Chkioua, le nouveau directeur général de la DGAC


Après l’annonce du départ de Damien Cazé, l’actuel Directeur général de la Direction générale de l’Aviation civile, un nouveau pilote, Chemseddine Chkioua, va s’asseoir aux commandes de cette importante maison. Portrait et défis à relever pour le nouveau locataire.


Rédigé par le Lundi 1 Septembre 2025

Le siège de la DGAC à Paris. Photo : C.Hardin
Le siège de la DGAC à Paris. Photo : C.Hardin
L’annonce du vote de confiance au gouvernement voulue par le Premier ministre François Bayrou et programmée pour le 8 septembre prochain aura au moins eu une vertu, la seule peut être, accélérer la nomination du nouveau Directeur de l’Aviation civile.

On ne revivra donc pas le feuilleton « ADP » ou « SNCF » avec ses « intérimaires de luxe » : Augustin de Romanet et Jean Pierre Farandou restant à leur poste plusieurs mois avant d’être remplacés.

Il faut dire que le temps presse.

L’actuel Directeur général Damien Cazé quitte son poste ce 1er septembre pour revenir à la Cour des comptes.

Le gouvernement qui vit peut-être ses derniers jours, a pu nommer par décret en date du 27 août et à ce poste stratégique, son homme de confiance en la personne de Chemseddine Chkioua, un Ingénieur diplômé de l'École nationale des sciences géographiques, passé par l'Essec et les Ponts et Chaussées.

Marc Borel, le directeur du transport aérien de la DGAC ne jouera l’intérim que jusqu’au 1er octobre, date à laquelle, Chemseddine Chkioua prendra officiellement ses fonctions.


Les nombreux défis de Chemseddine Chkioua

Jusqu’à maintenant directeur de l’innovation de Safran Electronics & Défenses, il est aussi déjà passé à la DGAC notamment en tant que chef du service de contrôle aérien de Roissy-Le Bourget.

Une expérience qui à coup sûr, l’aidera dans ses nouvelles fonctions ou les défis ne manquent pas.

Avec 10 000 agents dont 7 000 aiguilleurs du ciel, la DGAC est une grande administration publique, qui, au sein du ministère de la transition écologique gère la sûreté et la sécurité du transport aérien français, les équilibres entre son développement et les objectifs de transition écologique et énergétique.

Sécurité sûreté et formation

Toute première obligation, garantir la sécurité et la sûreté du transport aérien. Un défi du quotidien avec la surveillance des industriels, des opérateurs et des personnels navigants.

Pas une seule compagnie aérienne française ne peut voler sans avoir les nombreux certificats délivrés par l’aviation civile, qui contrôlera également les manuels d’exploitation et les licences de ses personnels.

L’École Nationale de l’Aviation civile, une des grandes filières pour former les pilotes et les cadres du secteur aérien, est également placée sous la tutelle du ministère chargé des Transports, via la DGAC.

Réguler et arbitrer

Les défis ne manquent pas pourChemseddine Chkioua. Photo : Linkedin
Les défis ne manquent pas pourChemseddine Chkioua. Photo : Linkedin
Également, le nouveau directeur général sera fortement impliquée dans la régulation économique du transport aérien en France, et devra poursuivre notamment l’évaluation des impacts économiques dans le projet d’évolution du système de gestion des revenus des aéroports entre « caisse unique » et « double caisse ».

Un sujet brulant puisqu’il conditionne le prix des redevances et sur lequel aéroports et compagnies aériennes s’affrontent.

Le gouvernement avait ouvert la voie vers des solutions de « caisse aménagée » pour les grands aéroports.

Une phase très technique de mise en œuvre progressive devrait s’ouvrir et la DGAC en tant qu’autorité administrative compétente, aura fort à faire pour instruire les demandes, veiller à l’équilibre entre les intérêts des aéroports et des opérateurs et préparer, à cet effet les arbitrages ministériels.

Transition écologique

Autre gros challenge pour Chemseddine Chkioua, le pilotage de la transition écologique pour réduire les nuisances, en particulier sonores et atmosphériques, générées par le transport aérien.

C’est elle, la DGAC qui devra coordonner la mise en œuvre des objectifs européens et internationaux de neutralité carbone en 2050 et veiller à l’application des politiques publiques en France quant à la réduction des émissions de CO2 du transport aérien.

Application des réglementations, mais aussi soutien à l’innovation au déploiement des carburants durables et à la transition énergétique des infrastructures aéroportuaires.

Dans ce secteur aérien victime de l’hystérisation de ce sujet bien réel qu’est la transition écologique, que ce haut fonctionnaire de l’État qu’est désormais le directeur général de la DGAC soit issu du privé est une bonne chose.

Directeur de l’innovation, il y a encore quelques jours chez Safran qui produit sur son site de Villaroche, les touts nouveaux moteurs LEAP-1A très innovants avec des performances améliorées en termes de consommation de carburant et d’émissions de CO2.

Il sait à quel point la recherche et le progrès jouent un rôle fondamental sur le chemin d’une aviation décarbonée.

Fort de ces expériences dans ce véritable fleuron industriel français il pourra peut-être plaider auprès du gouvernement et comme l’espère le GIFAS contre toute tentation de « surcharger les entreprises de taxes et de charges », avec ce risque de freiner l’activité économique, notamment dans l’industrie aéronautique.

Contrôle aérien, le sujet brulant

Mais, si les entreprises aéronautiques françaises sont une fierté, il n’en ait pas de même de la navigation et du contrôle aérien gérés par la DGAC, prestataire de service pour les compagnies aériennes et l’aviation générale.

Nœud central du trafic aérien en Europe, la France est régulièrement pointée du doigt pour ses grèves de contrôleurs aériens.

Un sujet d’actualité puisqu’en cet été 2025, nous sommes entre deux grèves. Celle du mois de juillet dernier avec des milliers de vols annulés et celle annoncée pour le 18 septembre prochain à l’initiative du syndicat majoritaire SNCTA et qui va immédiatement obliger le nouveau patron de la DGAC à mettre les mains dans le cambouis.

En juillet, les contrôleurs protestaient contre la vétusté des équipements, des effectifs insuffisants et un système de pointage controversé. En septembre prochain ils protesteront pour le rattrapage de l’inflation 2024 et dénoncer une gouvernance du contrôle aérien qui selon le communiqué « s’inscrit dans une relation marquée par de la défiance, des pratiques punitives et des méthodes managériales dégradantes ».

Un climat social bien maussade pour une prise de fonctions alors que nous sommes en pleine réforme du contrôle aérien français avec le pilotage du projet 4-FLIGHT qui s’inscrit dans le programme de ciel unique européen pour mieux gérer les 3 millions de vols par an.

Le système est déjà en partie opérationnel dans 3 centres de navigation en route (CRNA) sur les 5 que compte la France. Les centres de Brest et de Bordeaux devront pouvoir être opérationnels en 2026 avec là aussi des enjeux majeurs : trajectoires optimisées, meilleure interopérabilité européenne et réduction des émissions de CO2.
Avec l’aide de grandes directions telles que la DSAC direction de la sécurité de l’Aviation civile, la DSNA, Direction des Services de la Navigation Aérienne, la DTA, direction du transport aérien, la DGAC est une administration aux nombreuses compétences.

Elle contrôle, surveille, développe, encadre, fournit des services et défend les positions françaises dans les instances internationales.

6 ans après l’avoir quittée, Chemseddine Chkioua revient pour la diriger avec une grosse feuille de route, dans un contexte rendu difficile par les tensions sociales et l’instabilité politique.

Christophe Hardin Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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Tags : dgac
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