"Nous avons pratiquement retrouvĂ© les niveaux dâactivitĂ© de 2019 au premier trimestre 2023, pĂ©riode impactĂ©e par les grĂšves SNCF", affirme Eric Decelle, PDG de Transazur Voyages. - @E.D.
TourMaG.com - Que représente votre entreprise aujourd'hui ?
Eric Decelle : Transazur Voyages a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1987. Au dĂ©part, câĂ©tait une agence de voyages traditionnelle, qui sâest tournĂ©e vers le voyage dâaffaires suite Ă lâimplantation dâentreprises sur le site du Futuroscope Ă Poitiers (Vienne).
Aujourdâhui, nous avons 5 points de vente, dont deux agences Ă Poitiers et un plateau dâaffaires installĂ© au Futuroscope depuis 1996, il emploie 4 personnes.
Nous avons Ă©galement une agence tourisme et une filiale, AB Voyage, Ă Royan (Charente-Maritime), ainsi quâune agence Ă Limoges (Haute-Vienne) avec un service groupe.
LâactivitĂ© affaires reprĂ©sentait entre 38% et 40% du volume total en 2019, soit 6 millions sur les 16 millions dâeuros de volume dâaffaires.
Nous avons pratiquement retrouvĂ© les niveaux dâactivitĂ© de 2019 au premier trimestre 2023, pĂ©riode impactĂ©e par les grĂšves SNCF, car Ă Poitiers, nous nâavons pas de lignes internes pour rallier Paris en avion.
TourMaG.com - Quid de l'inflation ?
Eric Decelle : Difficile de mesurer son impact, car les clients business nâont pas tellement le choix de se dĂ©placer.
Nous observons une augmentation du nombre de voyages en train, mais une baisse globale des déplacements, car les clients ont appris à communiquer en visioconférence.
Nous avons également plus de demandes pour des petits séminaires.
TourMaG.com - Comment se porte votre activité MICE ?
Eric Decelle : TrĂšs bien. Les dĂ©cisions sont plus tardives, parce que les gens hĂ©sitent, ils ne veulent pas sâengager. LâactivitĂ© groupe reprĂ©sente 25% du global et le MICE 12%. Ce nâest pas trĂšs important chez nous.
Il y a moins de gros Ă©vĂ©nements Ă lâĂ©tranger, mais plus de demandes sur la France. Je parle de clients qui Ă©taient habituĂ©s Ă partir Ă lâĂ©tranger sur du moyen-courrier.
Câest en lien avec la RSE. Il y a une volontĂ© dâaller moins loin. Et puis, nous connaissons des difficultĂ©s dans l'aĂ©rien, avec des annulations intempestives.
Eric Decelle : Transazur Voyages a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1987. Au dĂ©part, câĂ©tait une agence de voyages traditionnelle, qui sâest tournĂ©e vers le voyage dâaffaires suite Ă lâimplantation dâentreprises sur le site du Futuroscope Ă Poitiers (Vienne).
Aujourdâhui, nous avons 5 points de vente, dont deux agences Ă Poitiers et un plateau dâaffaires installĂ© au Futuroscope depuis 1996, il emploie 4 personnes.
Nous avons Ă©galement une agence tourisme et une filiale, AB Voyage, Ă Royan (Charente-Maritime), ainsi quâune agence Ă Limoges (Haute-Vienne) avec un service groupe.
LâactivitĂ© affaires reprĂ©sentait entre 38% et 40% du volume total en 2019, soit 6 millions sur les 16 millions dâeuros de volume dâaffaires.
Nous avons pratiquement retrouvĂ© les niveaux dâactivitĂ© de 2019 au premier trimestre 2023, pĂ©riode impactĂ©e par les grĂšves SNCF, car Ă Poitiers, nous nâavons pas de lignes internes pour rallier Paris en avion.
TourMaG.com - Quid de l'inflation ?
Eric Decelle : Difficile de mesurer son impact, car les clients business nâont pas tellement le choix de se dĂ©placer.
Nous observons une augmentation du nombre de voyages en train, mais une baisse globale des déplacements, car les clients ont appris à communiquer en visioconférence.
Nous avons également plus de demandes pour des petits séminaires.
TourMaG.com - Comment se porte votre activité MICE ?
Eric Decelle : TrĂšs bien. Les dĂ©cisions sont plus tardives, parce que les gens hĂ©sitent, ils ne veulent pas sâengager. LâactivitĂ© groupe reprĂ©sente 25% du global et le MICE 12%. Ce nâest pas trĂšs important chez nous.
Il y a moins de gros Ă©vĂ©nements Ă lâĂ©tranger, mais plus de demandes sur la France. Je parle de clients qui Ă©taient habituĂ©s Ă partir Ă lâĂ©tranger sur du moyen-courrier.
Câest en lien avec la RSE. Il y a une volontĂ© dâaller moins loin. Et puis, nous connaissons des difficultĂ©s dans l'aĂ©rien, avec des annulations intempestives.
RSE : "Les collaborateurs les plus jeunes sont demandeurs"
TourMaG.com â La RSE est-elle une tendance forte du voyage dâaffaires ?
Eric Decelle : La dĂ©marche RSE est incontournable dans les appels dâoffres. La tendance va continuer Ă se dĂ©velopper, mais nâest pas totalement intĂ©grĂ©e par les entreprises.
Les collaborateurs les plus jeunes sont demandeurs. Les entreprises vont sây mettre câest une tendance inĂ©luctable.
Mais la mise en place dĂ©pend bien sĂ»r de la taille de lâentreprise, plus elles sont importantes, plus elle sont Ă mĂȘme dâavoir une direction dĂ©diĂ©e Ă la RSE. Les TPE/PME, qui correspondent Ă notre typologie de clients, ne se sont pas encore vĂ©ritablement penchĂ©es sur le problĂšme.
Aujourdâhui, quand nous donnons des statistiques avec des taux de CO2 sur de la billetterie, cela les intĂ©resse moyennement.
Lire aussi : MICE : le vĂ©ritable booster de la reprise du voyage dâaffaires
TourMaG.com - Que pensez-vous de NDC ?
Eric Decelle : La norme NDC nous a Ă©tĂ© imposĂ©s. Nous, agences, nâavions rien demandĂ©.
Ăa fait quelque temps que lâon en parle et malgrĂ© tout, ce nâest toujours pas au point. Nous travaillons avec WonderMiles et NDC X dâAmadeus. Cela sâamĂ©liore, mais ce nâest pas encore optimal.
Si nous voulons modifier un billet, il faut tĂ©lĂ©phoner Ă la compagnie aĂ©rienne et puis, il nây a pas dâharmonisation tarifaire. Aujourdâhui, nous avons encore sur Lufthansa des tarifs supĂ©rieurs Ă ceux que lâon trouve sur les sites de la compagnie.
Pour lâinstant, nous patientons, attendons que les acteurs travaillent ensemble, se mettent dâaccord et que cela fonctionne. De plus en plus de compagnies sây mettent. Air France reprĂ©sente la moitiĂ© de notre contingent, il faut que lâon accĂšde Ă leurs tarifs.
NDC impose de former nos collaborateurs. Sur le plateau dâaffaires, les Ă©quipes sây font trĂšs bien, car câest leur cĆur de mĂ©tier, pour les Ă©quipes du tourisme, NDC est trĂšs compliquĂ©.
Lire aussi : NDC American Airlines : quelles conséquences pour les agences françaises ?
Eric Decelle : La dĂ©marche RSE est incontournable dans les appels dâoffres. La tendance va continuer Ă se dĂ©velopper, mais nâest pas totalement intĂ©grĂ©e par les entreprises.
Les collaborateurs les plus jeunes sont demandeurs. Les entreprises vont sây mettre câest une tendance inĂ©luctable.
Mais la mise en place dĂ©pend bien sĂ»r de la taille de lâentreprise, plus elles sont importantes, plus elle sont Ă mĂȘme dâavoir une direction dĂ©diĂ©e Ă la RSE. Les TPE/PME, qui correspondent Ă notre typologie de clients, ne se sont pas encore vĂ©ritablement penchĂ©es sur le problĂšme.
Aujourdâhui, quand nous donnons des statistiques avec des taux de CO2 sur de la billetterie, cela les intĂ©resse moyennement.
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TourMaG.com - Que pensez-vous de NDC ?
Eric Decelle : La norme NDC nous a Ă©tĂ© imposĂ©s. Nous, agences, nâavions rien demandĂ©.
Ăa fait quelque temps que lâon en parle et malgrĂ© tout, ce nâest toujours pas au point. Nous travaillons avec WonderMiles et NDC X dâAmadeus. Cela sâamĂ©liore, mais ce nâest pas encore optimal.
Si nous voulons modifier un billet, il faut tĂ©lĂ©phoner Ă la compagnie aĂ©rienne et puis, il nây a pas dâharmonisation tarifaire. Aujourdâhui, nous avons encore sur Lufthansa des tarifs supĂ©rieurs Ă ceux que lâon trouve sur les sites de la compagnie.
Pour lâinstant, nous patientons, attendons que les acteurs travaillent ensemble, se mettent dâaccord et que cela fonctionne. De plus en plus de compagnies sây mettent. Air France reprĂ©sente la moitiĂ© de notre contingent, il faut que lâon accĂšde Ă leurs tarifs.
NDC impose de former nos collaborateurs. Sur le plateau dâaffaires, les Ă©quipes sây font trĂšs bien, car câest leur cĆur de mĂ©tier, pour les Ă©quipes du tourisme, NDC est trĂšs compliquĂ©.
Lire aussi : NDC American Airlines : quelles conséquences pour les agences françaises ?
Ouigo : "le choix ne se fait pas sur le service et le prix, mais sur lâhoraire"
TourMaG.com â Quid de la distribution du rail ?
Eric Decelle : Je fais partie de la commission fer aux EDV, nous avons besoin des Ouigo.
La SNCF a voulu crĂ©er sa propre low cost, mais les besoins de lâaĂ©rien ne sont pas les mĂȘmes que ceux du ferroviaire.
Nos clients sociĂ©tĂ© utilisent les Ouigo, car le choix ne se fait pas sur le service et le prix, mais sur lâhoraire. Quand on a une ou deux heures de train, voyager en low cost nâest pas problĂ©matique.
Cette segmentation entre business travel et low cost Ouigo, nâa pas de sens. Ils ont voulu copier le modĂšle de lâaĂ©rien, mais câest une erreur.
La SNCF nous laisse vendre les Ouigo mais en contrepartie baisse les commissions. Nous sommes des partenaires ou non ? Elle doit prendre en compte le travail des agences de voyages, Ă titre d'exemple, nous apportons un gros contingent de clients hauts de gamme. Câest du petit marchandage.
TourMaG.com â Pensez-vous que la libĂ©ralisation du rail fera Ă©voluer vos relations avec la SNCF ?
Eric Decelle : Jâaimerais bien, mais je pense que la libĂ©ralisation du rail nâest pas pour demain. Les opĂ©rateurs sont trĂšs frileux Ă lâidĂ©e de se lancer sur un marchĂ© trĂšs verrouillĂ© par la SNCF.
Nous aimerions Ă©galement un opĂ©rateur unique pour regrouper toute lâoffre. Aujourdâhui, câest compliquĂ© de faire de lâinternational sur la SNCF. Ils ne se mettent pas dâaccord avec les Allemands, avec les Italiens, les Espagnols⊠Le systĂšme est archaĂŻque.
La compagnie italienne Trenitalia est prĂ©sente sur Lyon, pour nous sâest anecdotique, ce nâest pas facile Ă vendre car ce nâest pas dans les outils.
Le jour oĂč un gros opĂ©rateur viendra, comme la Deutsche Bahn par exemple, lĂ on en parlera. Mais aujourdâhui, je ne pense pas que la SNCF soit inquiĂšte, et Ă juste titre. Ils nâont pas de raison dâĂȘtre inquiets compte tenu du peu dâopĂ©rateurs Ă se bousculer sur le marchĂ© Français.
Eric Decelle : Je fais partie de la commission fer aux EDV, nous avons besoin des Ouigo.
La SNCF a voulu crĂ©er sa propre low cost, mais les besoins de lâaĂ©rien ne sont pas les mĂȘmes que ceux du ferroviaire.
Nos clients sociĂ©tĂ© utilisent les Ouigo, car le choix ne se fait pas sur le service et le prix, mais sur lâhoraire. Quand on a une ou deux heures de train, voyager en low cost nâest pas problĂ©matique.
Cette segmentation entre business travel et low cost Ouigo, nâa pas de sens. Ils ont voulu copier le modĂšle de lâaĂ©rien, mais câest une erreur.
La SNCF nous laisse vendre les Ouigo mais en contrepartie baisse les commissions. Nous sommes des partenaires ou non ? Elle doit prendre en compte le travail des agences de voyages, Ă titre d'exemple, nous apportons un gros contingent de clients hauts de gamme. Câest du petit marchandage.
TourMaG.com â Pensez-vous que la libĂ©ralisation du rail fera Ă©voluer vos relations avec la SNCF ?
Eric Decelle : Jâaimerais bien, mais je pense que la libĂ©ralisation du rail nâest pas pour demain. Les opĂ©rateurs sont trĂšs frileux Ă lâidĂ©e de se lancer sur un marchĂ© trĂšs verrouillĂ© par la SNCF.
Nous aimerions Ă©galement un opĂ©rateur unique pour regrouper toute lâoffre. Aujourdâhui, câest compliquĂ© de faire de lâinternational sur la SNCF. Ils ne se mettent pas dâaccord avec les Allemands, avec les Italiens, les Espagnols⊠Le systĂšme est archaĂŻque.
La compagnie italienne Trenitalia est prĂ©sente sur Lyon, pour nous sâest anecdotique, ce nâest pas facile Ă vendre car ce nâest pas dans les outils.
Le jour oĂč un gros opĂ©rateur viendra, comme la Deutsche Bahn par exemple, lĂ on en parlera. Mais aujourdâhui, je ne pense pas que la SNCF soit inquiĂšte, et Ă juste titre. Ils nâont pas de raison dâĂȘtre inquiets compte tenu du peu dâopĂ©rateurs Ă se bousculer sur le marchĂ© Français.
"Nous facturons un pourcentage du volume dâaffaires trimestriellement"
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TourMaG.com â Quel est votre business model ?
Eric Decelle : Pour la plupart de nos clients, nous sommes au Transaction fee, mais nous avons des sociĂ©tĂ©s, dont une de taille importante, Ă qui nous facturons un pourcentage du volume dâaffaires trimestriellement.
Nous avons prĂ©fĂ©rĂ© ce systĂšme Ă celui de lâabonnement, car si le volume de dĂ©placements ou les tarifs de base augmentent, le pourcentage facturĂ© Ă©voluera Ă©galement et nous nous y retrouverons. Ce ne serait pas le cas avec un abonnement fixe ce qui pourrait mettre l'agence dans une situation dĂ©licate.
La simplification de ce modĂšle nous a encouragĂ©s Ă lâadopter. Nous avons supprimĂ© des lignes de facturation, qui coĂ»tent de lâargent comptablement Ă nos clients. Câest un modĂšle que nous pourrons dupliquer sur des entreprises plus petites.
TourMaG.com - Quels sont les enjeux Ă venir ?
Eric Decelle : Lâenjeu est le service. Il va nous permettre de nous dĂ©marquer. Les gens ont besoin de relation client, de conseil et pas uniquement de statistiques. Pour notre clientĂšle de TPE/PME, le offline reprĂ©sente presque la moitiĂ© de notre activitĂ©.
Les gens sont habituĂ©s aux sites internet grand public, pour eux, les outils proposĂ©s dans le voyage d'affaires ne sont pas toujours suffisamment ergonomiques. Le fait dâavoir un contenu plus riche ne compense pas lâabsence dâergonomie. Nous avons parfois du mal Ă faire adopter le portail.
Eric Decelle : Pour la plupart de nos clients, nous sommes au Transaction fee, mais nous avons des sociĂ©tĂ©s, dont une de taille importante, Ă qui nous facturons un pourcentage du volume dâaffaires trimestriellement.
Nous avons prĂ©fĂ©rĂ© ce systĂšme Ă celui de lâabonnement, car si le volume de dĂ©placements ou les tarifs de base augmentent, le pourcentage facturĂ© Ă©voluera Ă©galement et nous nous y retrouverons. Ce ne serait pas le cas avec un abonnement fixe ce qui pourrait mettre l'agence dans une situation dĂ©licate.
La simplification de ce modĂšle nous a encouragĂ©s Ă lâadopter. Nous avons supprimĂ© des lignes de facturation, qui coĂ»tent de lâargent comptablement Ă nos clients. Câest un modĂšle que nous pourrons dupliquer sur des entreprises plus petites.
TourMaG.com - Quels sont les enjeux Ă venir ?
Eric Decelle : Lâenjeu est le service. Il va nous permettre de nous dĂ©marquer. Les gens ont besoin de relation client, de conseil et pas uniquement de statistiques. Pour notre clientĂšle de TPE/PME, le offline reprĂ©sente presque la moitiĂ© de notre activitĂ©.
Les gens sont habituĂ©s aux sites internet grand public, pour eux, les outils proposĂ©s dans le voyage d'affaires ne sont pas toujours suffisamment ergonomiques. Le fait dâavoir un contenu plus riche ne compense pas lâabsence dâergonomie. Nous avons parfois du mal Ă faire adopter le portail.