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Transazur Voyages : "L'enjeu c'est le service. Il va nous permettre de nous dĂ©marquer " 🔑

L’interview d’Eric Decelle, PDG de Transazur Voyages.


Reprise du voyage d'affaires, NDC, distribution des Ouigo, libéralisation du rail, évolution du business model... Eric Decelle, patron de Transazur Voyages fait le point sur l'actualité du voyage d'affaires. Entretien.


Rédigé par le Jeudi 25 Mai 2023

"Nous avons pratiquement retrouvĂ© les niveaux d’activitĂ© de 2019 au premier trimestre 2023, pĂ©riode  impactĂ©e par les grĂšves SNCF", affirme Eric Decelle, PDG de Transazur Voyages. - @E.D.
"Nous avons pratiquement retrouvĂ© les niveaux d’activitĂ© de 2019 au premier trimestre 2023, pĂ©riode impactĂ©e par les grĂšves SNCF", affirme Eric Decelle, PDG de Transazur Voyages. - @E.D.
TourMaG.com - Que représente votre entreprise aujourd'hui ?

Eric Decelle :
Transazur Voyages a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1987. Au dĂ©part, c’était une agence de voyages traditionnelle, qui s’est tournĂ©e vers le voyage d’affaires suite Ă  l’implantation d’entreprises sur le site du Futuroscope Ă  Poitiers (Vienne).

Aujourd’hui, nous avons 5 points de vente, dont deux agences Ă  Poitiers et un plateau d’affaires installĂ© au Futuroscope depuis 1996, il emploie 4 personnes.

Nous avons Ă©galement une agence tourisme et une filiale, AB Voyage, Ă  Royan (Charente-Maritime), ainsi qu’une agence Ă  Limoges (Haute-Vienne) avec un service groupe.

L’activitĂ© affaires reprĂ©sentait entre 38% et 40% du volume total en 2019, soit 6 millions sur les 16 millions d’euros de volume d’affaires.

Nous avons pratiquement retrouvĂ© les niveaux d’activitĂ© de 2019 au premier trimestre 2023, pĂ©riode impactĂ©e par les grĂšves SNCF, car Ă  Poitiers, nous n’avons pas de lignes internes pour rallier Paris en avion.


TourMaG.com - Quid de l'inflation ?

Eric Decelle :
Difficile de mesurer son impact, car les clients business n’ont pas tellement le choix de se dĂ©placer.

Nous observons une augmentation du nombre de voyages en train, mais une baisse globale des déplacements, car les clients ont appris à communiquer en visioconférence.

Nous avons également plus de demandes pour des petits séminaires.


TourMaG.com - Comment se porte votre activité MICE ?

Eric Decelle :
TrĂšs bien. Les dĂ©cisions sont plus tardives, parce que les gens hĂ©sitent, ils ne veulent pas s’engager. L’activitĂ© groupe reprĂ©sente 25% du global et le MICE 12%. Ce n’est pas trĂšs important chez nous.

Il y a moins de gros Ă©vĂ©nements Ă  l’étranger, mais plus de demandes sur la France. Je parle de clients qui Ă©taient habituĂ©s Ă  partir Ă  l’étranger sur du moyen-courrier.

C’est en lien avec la RSE. Il y a une volontĂ© d’aller moins loin. Et puis, nous connaissons des difficultĂ©s dans l'aĂ©rien, avec des annulations intempestives.


RSE : "Les collaborateurs les plus jeunes sont demandeurs"

TourMaG.com – La RSE est-elle une tendance forte du voyage d’affaires ?

Eric Decelle :
La dĂ©marche RSE est incontournable dans les appels d’offres. La tendance va continuer Ă  se dĂ©velopper, mais n’est pas totalement intĂ©grĂ©e par les entreprises.

Les collaborateurs les plus jeunes sont demandeurs. Les entreprises vont s’y mettre c’est une tendance inĂ©luctable.

Mais la mise en place dĂ©pend bien sĂ»r de la taille de l’entreprise, plus elles sont importantes, plus elle sont Ă  mĂȘme d’avoir une direction dĂ©diĂ©e Ă  la RSE. Les TPE/PME, qui correspondent Ă  notre typologie de clients, ne se sont pas encore vĂ©ritablement penchĂ©es sur le problĂšme.

Aujourd’hui, quand nous donnons des statistiques avec des taux de CO2 sur de la billetterie, cela les intĂ©resse moyennement.


Lire aussi : MICE : le vĂ©ritable booster de la reprise du voyage d’affaires

TourMaG.com - Que pensez-vous de NDC ?

Eric Decelle :
La norme NDC nous a Ă©tĂ© imposĂ©s. Nous, agences, n’avions rien demandĂ©.

Ça fait quelque temps que l’on en parle et malgrĂ© tout, ce n’est toujours pas au point. Nous travaillons avec WonderMiles et NDC X d’Amadeus. Cela s’amĂ©liore, mais ce n’est pas encore optimal.

Si nous voulons modifier un billet, il faut tĂ©lĂ©phoner Ă  la compagnie aĂ©rienne et puis, il n’y a pas d’harmonisation tarifaire. Aujourd’hui, nous avons encore sur Lufthansa des tarifs supĂ©rieurs Ă  ceux que l’on trouve sur les sites de la compagnie.

Pour l’instant, nous patientons, attendons que les acteurs travaillent ensemble, se mettent d’accord et que cela fonctionne. De plus en plus de compagnies s’y mettent. Air France reprĂ©sente la moitiĂ© de notre contingent, il faut que l’on accĂšde Ă  leurs tarifs.

NDC impose de former nos collaborateurs. Sur le plateau d’affaires, les Ă©quipes s’y font trĂšs bien, car c’est leur cƓur de mĂ©tier, pour les Ă©quipes du tourisme, NDC est trĂšs compliquĂ©.


Lire aussi : NDC American Airlines : quelles conséquences pour les agences françaises ?

Ouigo : "le choix ne se fait pas sur le service et le prix, mais sur l’horaire"

TourMaG.com – Quid de la distribution du rail ?

Eric Decelle :
Je fais partie de la commission fer aux EDV, nous avons besoin des Ouigo.

La SNCF a voulu crĂ©er sa propre low cost, mais les besoins de l’aĂ©rien ne sont pas les mĂȘmes que ceux du ferroviaire.

Nos clients sociĂ©tĂ© utilisent les Ouigo, car le choix ne se fait pas sur le service et le prix, mais sur l’horaire. Quand on a une ou deux heures de train, voyager en low cost n’est pas problĂ©matique.

Cette segmentation entre business travel et low cost Ouigo, n’a pas de sens. Ils ont voulu copier le modĂšle de l’aĂ©rien, mais c’est une erreur.

La SNCF nous laisse vendre les Ouigo mais en contrepartie baisse les commissions. Nous sommes des partenaires ou non ? Elle doit prendre en compte le travail des agences de voyages, à titre d'exemple, nous apportons un gros contingent de clients hauts de gamme. C’est du petit marchandage.


TourMaG.com – Pensez-vous que la libĂ©ralisation du rail fera Ă©voluer vos relations avec la SNCF ?

Eric Decelle :
J’aimerais bien, mais je pense que la libĂ©ralisation du rail n’est pas pour demain. Les opĂ©rateurs sont trĂšs frileux Ă  l’idĂ©e de se lancer sur un marchĂ© trĂšs verrouillĂ© par la SNCF.

Nous aimerions Ă©galement un opĂ©rateur unique pour regrouper toute l’offre. Aujourd’hui, c’est compliquĂ© de faire de l’international sur la SNCF. Ils ne se mettent pas d’accord avec les Allemands, avec les Italiens, les Espagnols
 Le systĂšme est archaĂŻque.

La compagnie italienne Trenitalia est prĂ©sente sur Lyon, pour nous s’est anecdotique, ce n’est pas facile Ă  vendre car ce n’est pas dans les outils.

Le jour oĂč un gros opĂ©rateur viendra, comme la Deutsche Bahn par exemple, lĂ  on en parlera. Mais aujourd’hui, je ne pense pas que la SNCF soit inquiĂšte, et Ă  juste titre. Ils n’ont pas de raison d’ĂȘtre inquiets compte tenu du peu d’opĂ©rateurs Ă  se bousculer sur le marchĂ© Français.

"Nous facturons un pourcentage du volume d’affaires trimestriellement"

TourMaG.com – Quel est votre business model ?

Eric Decelle :
Pour la plupart de nos clients, nous sommes au Transaction fee, mais nous avons des sociĂ©tĂ©s, dont une de taille importante, Ă  qui nous facturons un pourcentage du volume d’affaires trimestriellement.

Nous avons prĂ©fĂ©rĂ© ce systĂšme Ă  celui de l’abonnement, car si le volume de dĂ©placements ou les tarifs de base augmentent, le pourcentage facturĂ© Ă©voluera Ă©galement et nous nous y retrouverons. Ce ne serait pas le cas avec un abonnement fixe ce qui pourrait mettre l'agence dans une situation dĂ©licate.

La simplification de ce modĂšle nous a encouragĂ©s Ă  l’adopter. Nous avons supprimĂ© des lignes de facturation, qui coĂ»tent de l’argent comptablement Ă  nos clients. C’est un modĂšle que nous pourrons dupliquer sur des entreprises plus petites.


TourMaG.com - Quels sont les enjeux Ă  venir ?

Eric Decelle :
L’enjeu est le service. Il va nous permettre de nous dĂ©marquer. Les gens ont besoin de relation client, de conseil et pas uniquement de statistiques. Pour notre clientĂšle de TPE/PME, le offline reprĂ©sente presque la moitiĂ© de notre activitĂ©.

Les gens sont habituĂ©s aux sites internet grand public, pour eux, les outils proposĂ©s dans le voyage d'affaires ne sont pas toujours suffisamment ergonomiques. Le fait d’avoir un contenu plus riche ne compense pas l’absence d’ergonomie. Nous avons parfois du mal Ă  faire adopter le portail.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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