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Comment mieux distribuer le produit France dans les agences ? 🔑

Le second « Comptoir TourMag » sur le stand Partez en France Ă  l’IFTM Top Resa


Bien installĂ© sous une impressionnante rĂ©plique de la Tour Eiffel, l’équipe de Partez en France by TourMag a reçu rĂ©guliĂšrement ses invitĂ©s autour d’un cafĂ© ou d’un apĂ©ritif pour Ă©changer sur des thĂ©matiques du moment.


Rédigé par le Vendredi 14 Octobre 2022

Bruno Courtin anime le Comptoir TourMag Partez en France lors de l'IFTM Top Resa (©JDL)
Bruno Courtin anime le Comptoir TourMag Partez en France lors de l'IFTM Top Resa (©JDL)
Autour de la table du Bistrot des Calanques :

Patricia Linot, présidente de France DMC Alliance, Anne-Sophie Lecarpentier, directrice générale Périer Voyages et vice-présidente du Cediv, MylÚne Vrtikapa, responsable Développement de LK Tours et Lisela Réceptif, Nicolas Liogier, directeur général VeePee Voyages et Fabien Gasnier, chef de projet Ty-Win.


Cette sĂ©rie, baptisĂ©e Le Comptoir TourMag, se poursuit par des Ă©changes entre agences de voyages, rĂ©ceptif et distributeur, producteur autocariste et dĂ©veloppeur de solutions pour explorer les pistes d’une meilleure valorisation et distribution de la production France.

TourMag : La crise de la Covid-19 et les limitations de voyages ont-elles gĂ©nĂ©rĂ© un intĂ©rĂȘt accru pour la destination France et s’est-il maintenu ?

Patricia Linot : Clairement oui, et c’est autour de ce phĂ©nomĂšne que le groupement France DMC Alliance s’est structurĂ© en crĂ©ant sa plateforme BtoB. Avant la crise sanitaire, sur les 35 rĂ©ceptifs qui constituent aujourd’hui l’association, une trentaine travaillait exclusivement Ă  l’international.

La fermeture des frontiĂšres nous a tous laissĂ©s avec beaucoup d’offres et plus de clients, que nous avons cherchĂ© Ă  retrouver en nous adaptant au marchĂ© domestique.

Lire aussi : Partez en Normandie : TourMaG et le CRT embarquent 18 dirigeants pour mieux vendre les régions

L’intĂ©rĂȘt de la distribution française a Ă©tĂ© Ă©vident, ne serait-ce que pour utiliser les fameux avoirs qui avaient une durĂ©e limitĂ©e. Le dĂ©fi Ă©tait et reste de pĂ©renniser cet intĂ©rĂȘt en retravaillant nos offres et en les faisant mieux connaĂźtre auprĂšs de la distribution et d’autres circuits parallĂšles de vente.
Fabien Gasnier, Ty-Win, Patricia Linot, France DMC Alliance, Anne-Sophie Lecarpentier, Cediv (©JDL)
Fabien Gasnier, Ty-Win, Patricia Linot, France DMC Alliance, Anne-Sophie Lecarpentier, Cediv (©JDL)

TourMag : Qu’est-ce qui a changĂ© entre 2020 et 2022 ?

Patricia Linot : Nous avons profitĂ© de la montĂ©e en puissance de l’outil Ty-Win, crĂ©Ă© par l’un de nos membres, pour avoir une plateforme efficace et nous avons Ă©largi les contacts au-delĂ  des agences traditionnelles pour travailler avec des rĂ©seaux d’hĂŽteliers comme The Originals Hotels et des autocaristes, voire maintenant les acteurs du web ou la grande distribution.

Anne-Sophie Lecarpentier : A l’époque et jusqu’à rĂ©cemment je n’avais pas connaissance de cet outil et de ces offres. Il a manquĂ© une communication globale sur ces opportunitĂ©s.

Trop d'initiatives affaiblissent la visibilité de chacune

TourMag : La faute n’est-elle pas aussi Ă  la multiplication des initiatives qui s’est produite en pĂ©riode d’aprĂšs confinement ?

Anne-Sophie Lecarpentier : Chacun a effectivement rĂ©agi Ă  la situation comme il pouvait. Le Cediv a montĂ© sa propre plateforme de circuits et sĂ©jours France pour ses adhĂ©rents. Je sais que les EDV ont procĂ©dĂ© Ă  une sĂ©lection de produits et d’autres organisations encore.

Je suis un cas un peu particulier puisqu’avec ma casquette d’autocariste, cela fait 30 ans que je programme dĂ©jĂ  la France dans tous les sens mais notre production a du mal Ă  entrer dans les agences autres car elles considĂšrent qu’il n’y a pas de grande valeur ajoutĂ©e.

C’est lĂ , sans doute, qu’il y a Ă  mieux travailler avec des packages qui doivent sĂ©duire et permettre d’avoir une marge intĂ©ressante. Par expĂ©rience, je vois que le produit France un peu Ă©laborĂ© fonctionne trĂšs bien en coffret cadeau.

TourMag : Le Cediv va-t-il continuer l’expĂ©rience lancĂ©e pendant la crise Covid ?

Anne-Sophie Lecarpentier : oui, tout Ă  fait, car elle est associĂ©e au nouveau site Cediv Travel, Ă  la fois un portail grand public pour les agences du rĂ©seau et un site BtoB pour s’approvisionner en offres packagĂ©es, alimentĂ© via Orchestra.

Cediv Travel a aussi permis aux institutionnels dans les rĂ©gions de faire la promotion de leurs destinations pendant toute cette pĂ©riode. Ça s’est rĂ©vĂ©lĂ© assez efficace mĂȘme si on peut dĂ©plorer le manque encore actuel de produits packagĂ©s. C’est lĂ  sans doute qu’on peut se retrouver avec les agences rĂ©ceptives.

Une initiative du groupe LK Tours pour mieux former ses vendeur(se)s en agences

Les vendeuses de voyages LK Tours - Europatours vont se familiariser avec l'offre France (©LK Tours)
Les vendeuses de voyages LK Tours - Europatours vont se familiariser avec l'offre France (©LK Tours)
TourMag : Ce besoin d’information, voire de formation, le rĂ©seau LK Tours l’a ressenti et mis en place une rĂ©ponse en partenariat avec France DMC Alliance 


MylĂšne Vrtikapa : Comme Voyages PĂ©rier, nous sommes Ă©galement autocariste et agences de distribution dans l’Est.

Ce n’est pas d’hier que l’on vend la France mais il faut reconnaĂźtre qu’autant nos agences distributrices connaissaient notre production maison sur le bout des doigts, autant elles manquaient de connaissance dĂšs qu’on s’en Ă©loignait.

Partant de ce constat, et pour montrer Ă  nos clients qu’on ne se limitait pas Ă  quelques rĂ©gions, que nous avons sollicitĂ© France DMC Alliance pour organiser, dans nos locaux pour notre personnel de vente en agences, un workshop avec 14 rĂ©ceptifs des quatre coins de France.

Pendant deux demi-journĂ©es, les reprĂ©sentants des rĂ©ceptifs vont rencontrer d’abord nos responsables de production, pour leur donner les informations et les contacts pour monter des produits sur mesure, et nos agences pour qu’elles voient la panoplie des circuits qui peuvent ĂȘtre proposĂ©s Ă  la vente.

Il faut crĂ©er le rĂ©flexe auprĂšs de notre personnel en agence de vendre aussi bien la Croatie ou le Sri Lanka que le Sud-Ouest en autotour. Nous avons des clients qui veulent de l’expĂ©rience en France et qui souhaitent passer par un professionnel.

TourMag : Comment a été abordée cette nécessité de formation au sein du Cediv ?

Anne-Sophie Lecarpentier : Pendant la pĂ©riode Covid nous avons fait beaucoup de webinaires, pour prĂ©senter nos initiatives et les rĂ©gions partenaires. Il faudra certainement renouveler cette formation et la renforcer car il a de fortes chances que les habitudes de vente de produits classiques vers l’étranger reprennent le dessus.

Vaincre la crainte de ne pas maĂźtriser le produit France

La Vallée de la Gastronomie mise en marché par VeePee Voyages(©Cherrystone)
La Vallée de la Gastronomie mise en marché par VeePee Voyages(©Cherrystone)
TourMag : Est-ce que le fait de vendre la France n’apparaĂźt pas comme un substitut Ă  une fonction plus noble de faire partir en voyage Ă  l’étranger ?

Patricia Linot : Pour l’avoir constatĂ©, pas du tout, mais il y a cette crainte latente de ne pas maĂźtriser le sujet. On n’envoie bien les vendeurs faire des eductours dans les destinations Ă©trangĂšres, le rĂ©seau des rĂ©ceptifs est prĂȘt Ă  faire des Ă©ductours dans les rĂ©gions françaises.

On peut leur faire découvrir la Vallée de la Gastronomie et ses packages, comme TourMag y a contribué il y a quelques mois.

Anne-Sophie Lecarpentier : J’envoie des groupes de sĂ©niors dans ces circuits France mais je me suis rendu-compte en participant Ă  ce voyage dans la VallĂ©e de la Gastronomie des opportunitĂ©s pour d’autres clientĂšles.

Nicolas Logier : Le fait d’ĂȘtre un acteur français de la distribution apporte un Ă©lĂ©ment de confiance auprĂšs des consommateurs. Si la crise Covid a fait ressortir les possibilitĂ©s dans les rĂ©gions, ce n’était pas une dĂ©couverte pour nous qui vendions depuis longtemps des sĂ©jours en France.

Ce qui a changĂ©, c’est que nous vendions majoritairement des « produits secs », trĂšs peu d’offres packagĂ©es, pour environ 200 millions d’euros de volume d’affaires, soit la moitiĂ© environ de nos ventes. Notre nouvel enjeu est de rassembler tous les acteurs du tourisme en France : hĂ©bergeurs, transporteurs, gestionnaires de loisirs qui soient connectĂ©s pour les avoir dans nos bases et partager les donnĂ©es. Nous pourrons alors crĂ©er nous-mĂȘmes les packages accessibles en ligne.

On a la technologie, il manque encore de la maturitĂ© chez les plus petits acteurs en matiĂšre de connectivitĂ©. Je peux citer l’exemple du travail effectuer en rĂ©gion RhĂŽne-Alpes avec trois membres de l’équipe VeePee qui se sont attachĂ©s pendant plusieurs mois Ă  crĂ©er des offres avec les acteurs dĂ©jĂ  connectĂ©s. C’est une expĂ©rience que nous sommes dĂ©sireux de renouveler avec d’autres rĂ©gions.

La clef du succÚs passe par : la technologie, la diversité des offres, la qualité de service

On va célébrer prochainement les 170 ans de la naissance de Van Gogh (©CdesA)
On va célébrer prochainement les 170 ans de la naissance de Van Gogh (©CdesA)
TourMag : Peut-on imaginer des packages rĂ©ellement plus complexe autour d’un sĂ©jour d’une semaine ou plus, traversant plusieurs rĂ©gions, comme on le ferait pour un pays Ă©tranger ?

Nicolas Logier : la clef du succÚs va passer par trois niveaux complémentaires : la technologie de connectivité, la diversité des offres et la qualité de service.

On a pratiquement tout sur la table Ă  ce jour pour faire ces programmes enrichis au niveau d’une rĂ©gion sans avoir besoin d’en changer. Cette production sera plus facile Ă  vendre car elle aura le soutien de communication des institutionnels.

TourMag : Les circuits thématiques peuvent-ils servir de base à cette production enrichie trans régions ?

Patricia Linot : C’est effectivement le rĂŽle des agences rĂ©ceptives de dĂ©passer les simples frontiĂšres rĂ©gionales et notre groupement s’intĂ©resse dĂ©jĂ  Ă  une programmation « Impressionniste » qui est associĂ©e aux prochains rendez-vous, les 170 ans de la naissance de Van Gogh en 2023, les 150 ans de la premiĂšre exposition impressionniste en 2024, ou le Festival Normandie Impressionnisme.

Des clients internationaux vont venir de trĂšs loin et ne comptent pas rester quelques jours. Les programmes que l’on monte pour eux peuvent ĂȘtre proposĂ©s Ă  la clientĂšle française, mais il faudra les adapter.

Le MICE se développe particuliÚrement en France et peut soutenir le marché réceptif

La France offre des opportunités riches pour le marché MICE (©Caves de Champagne)
La France offre des opportunités riches pour le marché MICE (©Caves de Champagne)
TourMag : Y-a-t-il d’autres portes d’entrĂ©e qui peuvent entretenir cet intĂ©rĂȘt pour la France ?

Patricia Linot : Il faut signaler la (re)montĂ©e incroyable du MICE, ces voyages d’entreprises qui, dĂ©sormais, restent en France pour respecter les politiques de RSE. Les entreprises ont besoin de motiver des Ă©quipes qui sont en partie en tĂ©lĂ©travail et les demandes se multiplient pour ces rencontres.

MylĂšne Vrtikapa : La clientĂšle d’entreprise n’était pas dans nos prioritĂ©s pour l’activitĂ© de Lisela Receptif, mais elle vient naturellement avec des budgets consĂ©quents puisque tout ce qui n’est plus consacrĂ© au transport est reportĂ© sur les activitĂ©s terrestres.

RĂ©cemment, une entreprise habituĂ©e Ă  partir Ă  DubaĂŻ ou New-York pour remercier ses meilleurs commerciaux nous a engagĂ© pour un programme trĂšs haut de gamme en Champagne avec une recherche d’expĂ©rience qu’on peut tout Ă  fait fournir.

Ty-Win, la plateforme se généralise comme outil de mise en marché

TourMag : Nous avons évoqué les outils qui favorisent la mise en marché, Ty-Win fait partie de ceux-là ?

Fabien Gasnier : La naissance de Ty-Win est le rĂ©sultat du constat de la difficultĂ© Ă  distribuer les offres expĂ©riencielles France, qui pourtant existent. Les offres manquent de visibilitĂ© car elles sont extrĂȘmement fractionnĂ©es. Nous avons cherchĂ© Ă  dĂ©velopper cette plateforme digitale BtoB, qui complĂšte le bouche-Ă -oreille ou les contacts sur des salons pour centraliser la commercialisation des sĂ©jours produits localement.

Le modĂšle Ă©conomique repose sur un abonnement des producteurs rĂ©ceptifs qui dĂ©posent leurs offres en prix net sachant que l’accĂšs des agences distributrices est gratuit.

Nicolas Logier : c’est une dĂ©marche essentielle, des acteurs comme nous, comme Ty-Win ou Alentour, que l’on n’a pas Ă©voquĂ©, ont cette premiĂšre mission de connecter une offre trĂšs fragmentĂ©e pour qu’elle soit facilement accessible pour les redistribuer.

Il faut bien ĂȘtre convaincu que l’attractivitĂ© de la Destination France est et doit ĂȘtre en ligne. Tous les acteurs, institutionnels et privĂ©s, doivent l’entendre et investir dans les bonnes technologies. La route est vertueuse avec le soutien de la puissance publique Ă  ses « petits » acteurs.

Patricia Linot : Je rebondis volontiers sur la remarque de Nicolas pour signaler qu’un premier CRT, celui de Normandie, a choisi d’utiliser la plateforme Ty-Win, en marque blanche, pour que l’offre packagĂ©e des rĂ©ceptifs du territoire normand soit accessible via le site pro institutionnel.

Anne-Sophie Lecarpentier : C’est une Ă©volution remarquable car pendant longtemps il y avait une vĂ©ritable concurrence entre les acteurs privĂ©s et institutionnels sur un mĂȘme territoire.

Y-a-t-il aussi de la marge intéressante dans le voyage individuel en France ?

TourMag : Cette distribution des produits France se limite-t-elle aux groupes ?

MylĂšne Vrtikapa : Nous avons de plus en plus de clients individuels qui ne sont pas motivĂ©s par le budget mais par l’expĂ©rience. Ce travail sur mesure est tout Ă  fait rentable si on ne cherche pas Ă  dupliquer le modĂšle groupes. La façon de voyager est diffĂ©rente avec le recours Ă  un agent de voyages pour le conseil et la sĂ©curitĂ©.

Patricia Linot : Plusieurs de mes clients qui commandaient des voyages longs courriers ont dĂ©cidĂ© remplacer un voyage Ă  l’étranger par un sĂ©jour en France que je dois organiser dans les mĂȘmes conditions de sur-mesure avec des prestations haut de gamme. Cela n’empĂȘche pas les deux modĂšles groupes ou individuels de cohabiter et d’ĂȘtre rentables tous les deux, ce ne sont pas les mĂȘmes outils.

Anne-Sophie Lecarpentier : Il faut sortir de cette image de la France pas chĂšre et donc pas rentable en agence.

Lire aussi : L’hĂ©bergement insolite va-t-il bouleverser le secteur de l’hĂŽtellerie classique ?

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