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Lecornu II : Touche pas à nos (aides) vacances ! [ABO]

L'édito de Romain Pommier


La France, est le pays de la sécurité sociale pour tous, de la culture, de la gastronomie et des vacances. Autant d’atouts que les gouvernements semblent vouloir démanteler les uns après les autres. Si Sébastien Lecornu a fait un pas en faveur d’une taxe Zucman édulcorée, il a surtout décidé de taper dans la caisse des avantages sociaux de tous ceux qui galèrent pour partir en vacances, remplir leurs caddies et accéder à la culture. Séb, touche pas à nos vacances, touche pas à nos aides !


Rédigé par le Lundi 20 Octobre 2025

Liberté, égalitarisme, fraternité et vacances pour tous ! - Crédit photo : visuel généré par l'IA
Liberté, égalitarisme, fraternité et vacances pour tous ! - Crédit photo : visuel généré par l'IA
J'entends déjà d'ici les critiques.

Les uns vont encore dire qu’il faut bâillonner le "LFIste du tourisme" avec ses idéologies woke, les autres diront que la politique n’a rien à faire dans leur journal préféré.

Je comprends que mes opinions ne laissent pas indifférents tous ceux qui ne pensent pas comme moi. Je pense aussi que tous les professionnels du tourisme me rejoindront dans ce concept basique : la nécessaire démocratisation du voyage.

Si davantage de Français partent en vacances, cela fera plus de clients dans les agences de voyages, les hôtels, les restaurants, plus d’activités vendues, de billets de train et d’avion achetés.

En somme, un secteur en pleine santé, un cercle vertueux où tout le monde a tout à y gagner. Bref tout irait pour le mieux dans le meilleurs des mondes si Sébastien Lecornu, sorti par la porte, n'était pas rentré aussitôt par la fenêtre pour présenter une douloureuse qui ne cesse de s'alourdir.

Rien à voir avec la première mouture - qui n'aura tenu pas plus de12 heures. Cette deuxième version revue et corrigée du Projet de Loi de Finances 2026 b[ne fait pas dans la dentelle.


Lecornu II taxe les niches fiscales plutôt que… les paradis fiscaux

Si le transport aérien sort son épingle du jeu les barèmes, ce n'est pas le cas pour d'autres pans de l'industrie.

Leitmotiv du Projet de loi de Finances 2026 : tout le monde doit passer à la caisse !

Les holdings vont contribuer à l’effort national à hauteur d’un milliard - histoire de plaire au flanc gauche de l’Assemblée - pendant qu’on limite la durée des arrêts maladie, pour flatter le flanc droit (celui pour qui les salariés français sont fainéants par nature).

Et au milieu de tout ça, il est prévu de taxer… les avantages sociaux.

A lire : Taxation des aides aux vacances : le gouvernement revient à la charge !

Cette vieille lubie des gouvernements en mal d’idées, refait surface. Cette fois, elle est chiffrée et budgétisée.

Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale précise que "ces compléments de salaires (titres-restaurant, chèques-vacances, chèques-cadeaux ou autres avantages financés par les CSE) bénéficient aujourd’hui de régimes sociaux très avantageux." Les vilains !

En 2025, il est donc inadmissible que les salariés puissent encore profiter de "niches sociales", pendant que d’autres usent et abusent de niches et d’optimisations fiscales pour payer bien moins d’impôts que le Français moyen - suivez mon regard.

Il est donc prévu que ces compléments soient désormais soumis à une contribution patronale de 8 %. Autrement dit, à partir de l’an prochain, chaque avantage accordé aux salariés coûtera 8 % de plus à l’employeur.

Ainsi, certains patrons vont réfléchir à deux fois avant de mettre la main à la poche. Mais après tout, ce n’est pas bien grave, puisque l’économie et la consommation se portent à merveille, n’est-ce pas ?

En 2024, 4,9 millions de Français ont bénéficié de chèques-vacances

Ces mesures vont impacter plusieurs millions de Français.

En 2024, 4,9 millions de nos compatriotes ont bénéficié de chèques-vacances, pour un total d’aides au départ de 1,79 milliard d’euros. Le tout accepté par 120 000 professionnels à travers la France.

Des chiffres vertigineux qui ont une vocation claire : irriguer l’économie française, à commencer par celle du tourisme.

Pendant que certains donnent des leçons sur la décadence de la nation tout en calculant comme ils vont gruger le fisc, le 1er Ministre préfère taper sur ceux qui ne peuvent/veulent pas quitter la France.

Pire encore : il va ponctionner les aides de ceux qui ont déjà le plus grand mal à partir quelques jours en vacances.

A lire : Retraites : le recul de l'âge de départ impactera aussi le tourisme

D’aucuns me diront, "ce n’est que 8 %, arrête de maronner !"

Le pourcentage peut sembler anodin, sauf qu’il va peser encore sur des entreprises déjà étouffées par les taxes. Et quand le robinet fiscal s’ouvre, il coule toujours dans le même sens.

La TVA, autre invention bien française, a été instaurée en 1954 à un taux de 16,8%, pour atteindre aujourd’hui 20%.


Nous allons donc tout droit vers une France à deux vitesses : celle qui a les moyens de partir et celle assignée à résidence, faute de moyens.

Profondément injuste dans un pays où le taux de départ en vacances stagne depuis 40 ans autour de 60 %, alors qu'il émarge à 80% en Allemagne, 79% aux Pays-Bas et 75% au Royaume-Uni.

Liberté, égalité, fraternité et vacances pour tous !

Alors, on pourrait se dire qu’au lieu de taxer toujours plus, le gouvernement devrait plutôt chercher à améliorer ce triste score, pour permettre aux Français de refaire nation, de ne plus laisser des millions de concitoyens sur le bord de la route, et d’alimenter notre économie en emplois non délocalisables.

Mais non. La seule grille de lecture qui prévaut chez nos dirigeants politique reste celle de l’austérité budgétaire. Celle-là même qui fait grimper les extrêmes à chaque élection.

Car moins on voyage, moins on partage, moins on se rencontre, plus on se replie sur soi, on jalouse et on méprise l’autre.

Et en lisant à voix haute ce texte, Gaby, ma fille de 2 ans et demi, me demande : "au fait, Papou, c’est quoi la devise de la France ?"
Oui, elle est précoce… comme son génie de père ;O))

Je n’ose lui répondre "regarde sur le fronton de ton école" - elle ne sait pas encore lire, elle n’a pas 3 ans. Je préfère puiser mon inspiration dans les mots d’un vieux sage à la barbe blanche, qui va bientôt faire son retour en prime time sur M6.

"Le Père Noël ?", me demande-t-elle. "Non, je parle de Jean-Pierre Nadir !" C’est un peu le Père Noël… des startuppers.

Au détour d’un appel, il me disait : "nous devrions réinventer notre devise. Nous avons totalement déresponsabilisé les gens. Nous avons installé dans les esprits l’idée qu’il ne faut plus faire d’effort, puisque personne n’en fait.

Résultat : beaucoup biaisent le système, quand d’autres en profitent. Nous devrions plutôt pousser chacun à faire des efforts, dans une logique de bien commun.

Par exemple, je ne me fais pas rembourser mes fiches de soins, car j’en ai les moyens.

Je veux bien payer plus d’impôts, je trouve ça normal. Nous ne devons pas vivre dans un modèle qui met de côté le mérite, ni dans un modèle qui confond égalité et égalitarisme.
"

Comme quoi, le "LFIste" trouve du bon partout, même chez les Bretons !

Pour que demain, nous puissions lire sur les frontons des mairies de France : liberté, égalité, fraternité… et vacances pour tous !


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