TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo TourMaG  



French bee : vers davantage de frĂ©quences sur New York ? 🔑

l'interview de Muriel Assouline, directrice générale de French Bee


DiscrĂšte au sein du transport aĂ©rien français, Muriel Assouline n’en est pas moins une femme qui compte dans ce secteur. Dans l’ombre du trĂšs mĂ©diatique Marc Rochet qui prĂ©side aux destinĂ©es des compagnies du groupe Dubreuil, elle dirige la compagnie French bee depuis ses dĂ©buts et a su transformer le projet en success-story du transport aĂ©rien français. Nous avons rencontrĂ© Muriel Assouline qui nous parle d’elle et fait le point sur French bee.


Rédigé par le Mardi 25 Avril 2023

Muriel Assouline, Directrice GĂ©nĂ©rale French bee : "Je n’ai pas de nouvelle route Ă  annoncer, cela pourrait aussi passer par de l’augmentation de frĂ©quences sur nos plus grosses routes comme New York"  Photo C.Hardin
Muriel Assouline, Directrice GĂ©nĂ©rale French bee : "Je n’ai pas de nouvelle route Ă  annoncer, cela pourrait aussi passer par de l’augmentation de frĂ©quences sur nos plus grosses routes comme New York" Photo C.Hardin
TourMaG : Une femme, Directrice gĂ©nĂ©rale d’une compagnie aĂ©rienne. Est-ce que souligner ce point vous agace ? Une femme aux commandes n’est-ce pas, selon vous somme toute quelque chose d'ordinaire ?

Muriel Assouline : Non, cela ne m'agace pas. Dans les esprits c’est encore quelque chose d'un peu nouveau.

Aujourd’hui mĂȘme au sein de French bee sur le mĂ©tier de pilote de ligne par exemple, nous avons du mal Ă  recruter des femmes. Il y a donc encore beaucoup de progrĂšs Ă  faire pour avoir des femmes Ă  des postes techniques, Ă  des postes d’exploitation.

Je suis marraine d’une promotion d’ingĂ©nieurs de l’ENAC oĂč je me suis rendue rĂ©cemment et il y a encore beaucoup d’hommes. C'est encore trĂšs masculin.


TourMaG : Etes-vous de temps en temps confrontĂ©e Ă  des difficultĂ©s liĂ©es au fait d’ĂȘtre une femme ?

Muriel Assouline :
Non. J’évolue au sein du Groupe Dubreuil qui est assez fĂ©minisĂ©. Aucune difficultĂ©, donc. Cela vient de la façon dont le top management gĂšre le groupe et puis aussi de ma façon d’ĂȘtre.

Je milite bien sĂ»r pour fĂ©miniser les mĂ©tiers techniques de l’aĂ©rien, cependant il faut ĂȘtre prudent sur la discrimination positive. Ce sont des mĂ©tiers trĂšs exigeants et il faut ĂȘtre Ă  compĂ©tences Ă©gales.


TourMaG : Quel a été votre parcours ?

Muriel Assouline :
AprĂšs des classes prĂ©paratoires aux Ă©coles d’ingĂ©nieur, je suis rentrĂ© Ă  l’ENAC pour ensuite intĂ©grer des compagnies aĂ©riennes Ă  des postes d’ingĂ©nieur. D’abord un stage Ă  l’exploitation au sein d’Air France puis ingĂ©nieur bureau d’études chez Air LibertĂ©.

J’ai eu ensuite des missions relatives Ă  la conformitĂ© de la sĂ©curitĂ© de l’escale, du quart d’opĂ©rations
 Vingt cinq ans de compagnies aĂ©riennes, un milieu qui m’a passionnĂ©. J’ai eu des opportunitĂ©s, mais je n’ai plus jamais voulu quitter le milieu.

J’ai donc travaillĂ© dans plusieurs compagnies aĂ©riennes avec, Ă  chaque fois, une expĂ©rience pendant plusieurs annĂ©es.


French bee : "Pour 2023 nous revenons Ă  des niveaux de 2019"

TourMaG : Avec aussi l'envie de changer ? D’évoluer ?

b[Muriel Assouline :
Oui. Cependant ce que je dis aux jeunes ingĂ©nieurs ou cadres que je peux croiser et qui veulent Ă©voluer trĂšs vite ou qui s’ennuient au bout de deux ans, c’est qu’il faut rester au moins trois ans pour valider vraiment une expĂ©rience, cinq ans c’est parfait.

Pour en venir Ă  French bee, c’est mon expĂ©rience la plus longue, sept ans, mais aussi la plus riche d’un point de vue du pĂ©rimĂštre du poste.


TourMaG : Vous Ă©tiez lĂ  au tout dĂ©but de la compagnie. J’étais venu voir les locaux, c’était assez frappant. Il n'y avait que quelques mĂštres carrĂ©s, deux ou trois bureaux oĂč vous Ă©tiez avec quelques personnes et c’est tout...

Muriel Assouline :
Oui. Effectivement. Une expĂ©rience singuliĂšre. Quand on dit que nous sommes partis d’une feuille blanche, c’est vrai. C’était incroyable. J’étais dans un bureau et Marc Rochet m’a dit « c’est le projet Sunline, vous vous dĂ©brouillez » et depuis je n’ai pas vu le temps passer.

Aucune annĂ©e n’a ressemblĂ© Ă  l’autre, avec une croissance continue et mĂȘme pendant le covid, nous avons rĂ©ceptionnĂ© des avions.


TourMaG : Vous ĂȘtes relativement discrĂšte dans les mĂ©dias. On ne vous voit pas beaucoup. Est-ce un choix ou est-ce la consĂ©quence d’un PrĂ©sident, Marc Rochet, trĂšs prĂ©sent et toujours trĂšs sollicitĂ©.

Muriel Assouline :
Nous sommes d’abord des petites Ă©quipes dans lesquelles il faut bien se rĂ©partir les tĂąches. Marc a un talent dans la communication et il est le PrĂ©sident. C’est lui qui incarne la stratĂ©gie du groupe Dubreuil AĂ©ro et de French bee et en ce sens il doit ĂȘtre le premier communiquant. C’est quelqu’un qui Ă©coute beaucoup, qui partage et qui ne va pas dĂ©cider dans un bureau fermĂ©.

TourMaG : Parlons Ă  prĂ©sent de la saison Ă  venir. Les États-Unis tiennent-ils leur promesse ? Qu’en est-il aussi de La RĂ©union et de Papeete ? Comment se prĂ©sentent les choses ?

Muriel Assouline :
Nous avons fait une bonne saison été 2022. Indéniablement nous avons vu le retour de notre clientÚle, celle qui voyage pour ses loisirs. Pour 2023 nous revenons à des niveaux de 2019.

TourMaG : C’est plutît bien alors ?

Muriel Assouline :
Oui c’est trĂšs bien et nous sommes confiants sur les niveaux de rĂ©servations que ce soit sur les Outre-mer et sur les États-Unis.

TourMaG : En 2019 cependant vous n’aviez pas toutes ces routes sur les États-Unis

Muriel Assouline :
Non effectivement sur certaines routes nous n’avons pas cette rĂ©fĂ©rence de 2019, cependant nous voyons le niveau des engagements et des remplissages qui est bon avec des rĂ©servations proches de 50% au dĂ©part des États-Unis.

Lire aussi : French Bee vise un retour aux bĂ©nĂ©fices en 2023 🔑

Les Etats-Unis veulent venir en Europe que ce soit notre clientĂšle europĂ©enne qui habite aux États-Unis ou les AmĂ©ricains comme vous pouvez dĂ©jĂ  le voir Ă  Paris. Cet Ă©quilibre est important pour l’avenir de French Bee.

Nous le devons grñce à la puissance d’internet, les OTA (Online Travel agencies) et aussi à notre produit.

Sur le long-courrier, le consommateur reste exigeant en termes de qualité

"Il faut un avion confortable et notre A350 répond parfaitement à cette exigence."Photo C.Hardin
"Il faut un avion confortable et notre A350 répond parfaitement à cette exigence."Photo C.Hardin
TourMaG : Votre produit justement, vous le dĂ©finissez plus avec l’appellation « smart » plutĂŽt que « low-cost »...

Muriel Assouline :
On peut utiliser de nombreux termes. Nous nous disons « Smart cost ». Les AmĂ©ricains ont une vision trĂšs nĂ©gative du low cost, mais la vraie question Ă  se poser est : qu’est-ce qu’attendent les clients qui dĂ©sirent voyager sur une route long-courrier loisirs ?

D’abord c’est le prix. Il faut ĂȘtre rĂ©aliste. Les clients vont aller chercher le meilleur tarif avec le meilleur produit possible.

Notre stratĂ©gie est de proposer le tarif le plus bas et offrir derriĂšre le service qu’il pourra « customiser ». Si je suis un couple et que nous ne voulons acheter qu’un bagage, nous achetons au prix le plus bas et je n’achĂšte qu’une valise pour deux pour rĂ©duire le prix.

Pour cette clientĂšle de loisirs qui se dĂ©place pour des raisons personnelles, il faut offrir le meilleur produit. Sur des vols loisirs d’une heure, vous pouvez vous permettre de ne pas avoir de service et de qualitĂ©. Sur le long-courrier, le consommateur reste exigeant en termes de qualitĂ©.

Il faut un avion confortable et notre A350 répond parfaitement à cette exigence. Il faut aussi un personnel engagé. La qualité de service au client est un sujet important chez French Bee et cela depuis le début.

Encore plus de fréquences sur New York ?

TourMaG : La croissance de French bee passe par les États-Unis. Quand annoncerez-vous de nouvelles destinations ?

Muriel Assouline :
D’abord nous venons d’ouvrir Miami en dĂ©cembre dernier. La desserte de Los Angeles n’a pas un an. Actuellement avec San Francisco et New York, nous avons quatre points d’entrĂ©e aux États-Unis et c’est dĂ©jĂ  beaucoup.

C’est une trĂšs belle croissance. De plus et avec notre partenaire Alaska Airlines, nous avons la possibilitĂ© de connecter beaucoup de points aux États-Unis.

Cependant, nous « surveillons » effectivement une quinzaine de routes dans le monde. Nous regardons comment évolue leur trafic.

On ne s’interdit rien. Évidement les États-Unis sont un axe fort de dĂ©veloppement. Je n’ai pas de nouvelle route Ă  annoncer, cela pourrait aussi passer par de l’augmentation de frĂ©quences sur nos plus grosses routes comme New York.


TourMaG : New York, tout le monde y va. Le nombre de vols ne serait-ce que ceux opĂ©rĂ©s par Air France est impressionnant et pourtant vous dites qu’on peut envisager de rajouter des frĂ©quences ?

Muriel Assouline :
New York, c’est 1,8 millions de passagers par an et en 2023, la barre des 2 millions de passagers pourraient peut-ĂȘtre ĂȘtre dĂ©passĂ©e.

TourMaG : Malgré le fait que New York soit devenue une ville épouvantablement chÚre ? Vous ne le voyez pas dans les engagements ?

b[Muriel Assouline :
Non, nous ne le voyons pas encore. Le potentiel de New York n’est pas infini Ă©videmment, mais il est extrĂȘmement fort.

J’insiste aussi sur l’importance aussi pour nous de la clientĂšle amĂ©ricaine et en particulier la clientĂšle new-yorkaise qui a des vellĂ©itĂ©s trĂšs fortes de vouloir voyager en Europe. Paris reste une destination extrĂȘmement attractive pour les AmĂ©ricains.

Des avions French bee Ă  Punta Cana cet hiver ?

TourMaG : Est-ce qu’on peut parler un peu de la famille ? La grande sƓur Air CaraĂŻbes cet hiver va tenter de mettre un maximum de capacitĂ© sur le RĂ©publique dominicaine qui s’est fait « planter » par Air France. Est ce que cela va suffire ? Est-ce que French bee pourrait peut-ĂȘtre aider la grande sƓur sur la RĂ©publique dominicaine ?

Muriel Assouline :
Ce que je peux dire tout d’abord, c’est qu’effectivement il y a clairement un retour des passagers loisirs dans les avions et nous sommes sur des routes à fort potentiel.

Quand on voit l’augmentation des prix sur certaines destinations hivernales concurrentes des CaraĂŻbes comme les destinations « ski », trĂšs chĂšres et qui ne vont pas baisser, cela ouvre des perspectives. Il faut les bons avions et la bonne densification et c’est le cas d’Air CaraĂŻbes sur Punta Cana.


TourMaG : Vous aussi avec French bee ?

Muriel Assouline :
La force que nous avons c’est l’interchangeabilitĂ©. Si des routes comme Los Angeles qui sont moins hivernales nous permettent de rĂ©duire la voilure et d’offrir de la capacitĂ©, c’est Ă  Ă©tudier. La rĂ©ussite pour French bee c’est aussi de faire voler un maximum nos avions.

Si Air CaraĂŻbes arrive Ă  utiliser nos avions quand nous sommes plus faibles sur une route c’est intĂ©ressant.


TourMaG : On pourrait donc voir cet hiver des A350 French bee à Punta Cana avec des numéros de vols Air Caraïbes ?

b[Muriel Assouline :
Oui.

Quel regard face Ă  la concurrence ?

TourMaG : Sur le retour des passagers sur les destinations loisirs que nous venons d’évoquer vous ĂȘtes lĂ , mais arrivent des concurrents comme par exemple Norse qui vient de lancer du Paris - New York avec un peu le mĂȘme concept que vous. Quel regard avez-vous sur ce nouvel opĂ©rateur ?

Muriel Assouline :
S’ils viennent avec ce produit, cela dĂ©montre le succĂšs de cette formule.

Nous les voyons effectivement comme un concurrent et nous les observons de trùs prùs. Les clients doivent bien s’informer de ce qui est inclus. Par exemple : le bagage cabine que vous pourrez mettre dans le rack à bagages n’est pas inclus dans le prix le plus bas* contrairement à nous.

Ce qui est important pour nous, c’est de bien observer la concurrence, de voir s’ils font mieux et savoir se rĂ©inventer pour faire encore mieux et se challenger.


Lire aussi : Norse Atlantic Airways inaugure ses vols Paris-CDG - New York

TourMaG : Plus gĂ©nĂ©ralement et concernant le marchĂ© des vols loisirs long-courrier, on a maintenant des avions performants, ceux-lĂ  mĂȘmes qui manquaient aux entrepreneurs des annĂ©es 2000 qui voulaient faire du long-courrier, mais avec des avions inadaptĂ©s, trop gros, trop gourmands.

Le marchĂ© des vols loisirs long-courrier au dĂ©part de France est encore peu entamĂ©. Vous ĂȘtes lĂ , mais avec 6 avions et nous notons l'arrivĂ©e d'opĂ©rateurs comme Norse que nous avons citĂ©. On connait votre prudence, celle de Marc Rochet, de ne pas avoir une folie du dĂ©veloppement. Cependant ne faut-il pas accĂ©lĂ©rer sous peine de voir le marchĂ© partir chez des opĂ©rateurs Ă©trangers ?

Muriel Assouline :
La question peut se poser, mais notre prioritĂ© numĂ©ro 1 c’est quand mĂȘme de revenir Ă  l’équilibre. La « croissance pour la croissance » quand il n’y a pas de rĂ©sultats positifs ne veut rien dire. Pour gĂ©nĂ©rer de la croissance, il faut revenir Ă  des rĂ©sultats positifs.

TourMaG : Lors de la rĂ©ception de votre dernier Airbus A350, vous Ă©voquiez 2023 pour le retour Ă  l’équilibre.

Muriel Assouline :
Oui nous travaillons au maximum pour cela. Et certes nous sommes une petite compagnie, mais regardez notre maillage vers les USA.

Avec peu d’avions, nous avons cependant quatre points aux États-Unis c’est formidable. Cet Ă©tĂ©, nous allons ĂȘtre quotidien sur New-York, quasi-quotidien sur Los Angeles et San Francisco, quatre vols par semaine sur Miami
Nous avons n peu d’avance sur les concurrents !

Rester sur un modĂšle simple

TourMaG : Pensez-vous Ă©galement Ă  plus ou moins long terme Ă  des vols vers les États-Unis depuis les villes de province avec des appareils type A321 XLR ?

Muriel Assouline :
Non, ce n’est pas à l’ordre du jour. Ce n’est pas le modùle French bee d’aujourd’hui.

Nous restons sur un modĂšle simple avec un type d’appareil sur de « grosses » routes. Nous avons Ă©galement un partenariat avec la SNCF pour une offre « Train + Air » avec le TGV au dĂ©part de la gare de Massy avec aussi bientĂŽt le dĂ©veloppement de la ligne 14**. C’est un partenariat qui fonctionne trĂšs bien.

Retour Ă  un bon climat social

TourMaG : Il y a eu il y a quelques mois de la grogne sociale avec les personnels navigants commerciaux ? Est-elle derriĂšre vous ?

Muriel Assouline :
Oui le climat est bon. La grogne, nous l’avons entendue. Avec le Covid-19, nous sommes le seul opĂ©rateur (avec Air CaraĂŻbes) Ă  avoir fait un APC (accords de performance collective).

Les personnels ont fait des efforts, ils ont eu mĂ©caniquement des baisses de salaire, car ils volaient moins. En sortie de crise et cumulĂ©e Ă  la crise de l’inflation, il y a eu des revendications.

Nous avions fait beaucoup de primes et la revendication principale était sur la partie fixe du salaire. Un besoin de sécurité.


TourMaG : Vous avez augmenté les salaires ?

Muriel Assouline :
Cela a Ă©tĂ© fait en fĂ©vrier. Pas pendant la grĂšve car il Ă©tait important pour nous de nĂ©gocier dans un bon climat. Ce fut une blessure dans l’entreprise, nous avons beaucoup discutĂ© avec eux aprĂšs.

Mais ce qu’il faut saluer, c’est que cela n’a pas abimĂ© leur attachement Ă  l’entreprise, aux clients et Ă  leur envie de bien faire. Aujourd’hui nous travaillons trĂšs bien ensemble.

*A ce jour et sur un départ pour New-York le 30 avril, en aller simple, French bee propose son plus bas prix à 320,71 euros avec un bagage à main de 12kg + 1 accessoire. Norse propose son plus bas prix à 401 euros avec petit sac a glisser sous le siÚge.

**la ligne 14 prolongĂ©e entre Paris et l’AĂ©roport d’Orly fait partie du projet Grand Paris Express pilotĂ© par la SociĂ©tĂ© du Grand Paris (SGP).

Christophe Hardin Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
Voir tous les articles de Christophe Hardin
  • picto Twitter
  • picto Linkedin
  • picto email

Lu 3588 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitÎt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus














































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias