20 ans aprĂšs feu AOM, la renaissance dâune compagnie outre-mer est souvent considĂ©rĂ©e comme un serpent de mer au sens figurĂ© dui terme, Ă savoir un thĂšme rebattu et peu crĂ©dible Ă caractĂšre sensationnel utilisĂ©e par la presse pour faire le buzz.
Lâarticle du Monde datĂ© du 3 mai dernier, dĂ©criĂ© par certains et faisant Ă©cho du retour dâun projet dâune « super compagnie » pour les vols Ă destination de lâoutre-mer nâest pas juste une litanie de rumeursâŠ
"Tout est faux", ai-je pu lire ici ou lĂ . Pas faux de dire quâau sein du pouvoir en la personne du ministre dĂ©lĂ©guĂ© aux outre-mer lâidĂ©e fait son chemin.
Pas faux non plus de dire que lâidĂ©al, selon beaucoup de spĂ©cialistes du transport aĂ©rien, serait de constituer, un « pĂŽle aĂ©rien » axĂ© sur les destinations dâoutre-mer.
Lâarticle du Monde datĂ© du 3 mai dernier, dĂ©criĂ© par certains et faisant Ă©cho du retour dâun projet dâune « super compagnie » pour les vols Ă destination de lâoutre-mer nâest pas juste une litanie de rumeursâŠ
"Tout est faux", ai-je pu lire ici ou lĂ . Pas faux de dire quâau sein du pouvoir en la personne du ministre dĂ©lĂ©guĂ© aux outre-mer lâidĂ©e fait son chemin.
Pas faux non plus de dire que lâidĂ©al, selon beaucoup de spĂ©cialistes du transport aĂ©rien, serait de constituer, un « pĂŽle aĂ©rien » axĂ© sur les destinations dâoutre-mer.
Non, tout nâest pas faux ....
Pas faux, enfin, de dire que la principale organisation professionnelle dans le transport aĂ©rien français, en la personne de son prĂ©sident, voit dans la crĂ©ation dâune grande compagnie outre-mer une Ă©ventuelle solution aux problĂšmes de taille critique, des synergies et des Ă©conomies dâĂ©chelle.
Motus
Pas facile, dÚs lors que le sujet est quelque peu sorti des bureaux capitonnés des ministÚres et administrations, de faire parler les acteurs.
Aux sollicitations, les rĂ©ponses quand il yâen a, sont plutĂŽt laconiques : du cotĂ© des compagnies aĂ©riennes on Ă©voque des : « propos totalement infondĂ©s », des «Rumeurs, ce nâest pas la premiĂšre et ce ne sera pas la derniĂšre⊠» . CĂŽtĂ© politiques on explique qu' « Un ministre ne commente pas des rumeurs »
Pourtant la consolidation, est inĂ©vitable sur lâoutre-mer. Toute la question est de savoir si cela va se fera sous la houlette dâAir France, redevenue conquĂ©rante et plus solide, ou en concurrence avec elle, ce qui me semble beaucoup plus sain et intĂ©ressant. ]b
à réécouter ou relire les déclarations des uns et des autres et à recouper « les petites phrases » le « jeu » semble ouvert.
CĂŽtĂ© Air France câest entendu : « Il yâa trop de concurrence sur lâoutre-mer ». Et oui lâEtat fait pression pour « un rapprochement ».
Ben Smith, le directeur gĂ©nĂ©ral d'Air France-KLM lâa redit aux pilotes le 24 avril dernier, lors dâune « causerie » au siĂšge de la compagnie.
Dans le passĂ©, pour se dĂ©barrasser de la concurrence, et avec lâaide de lâĂtat, cette derniĂšre avait chassĂ© AOM dâOrly Ouest (remplacĂ©e par Corsair), lui faisant perdre 135 millions de francs en frais de dĂ©mĂ©nagement, et 5 % de son chiffre d'affaires. Elle ne devait pas sâen relever.
Pour Corsair, encore fragile, selon son prĂ©sident Pascal de Izaguirre, il attend dâĂ©ventuelles propositions dâAir France. Mais nous ne sommes plus dans les annĂ©es 90 ou lâĂtat Ă©tait le vrai patron dâAir France.
Le Gouvernement, actionnaire influent dâAir France aura plus de mal cette fois Ă tordre le bras Ă Ben Smith qui devrait ĂȘtre reconduit Ă la tĂȘte du transporteur pour quatre ans en juin prochain.
Aux sollicitations, les rĂ©ponses quand il yâen a, sont plutĂŽt laconiques : du cotĂ© des compagnies aĂ©riennes on Ă©voque des : « propos totalement infondĂ©s », des «Rumeurs, ce nâest pas la premiĂšre et ce ne sera pas la derniĂšre⊠» . CĂŽtĂ© politiques on explique qu' « Un ministre ne commente pas des rumeurs »
Pourtant la consolidation, est inĂ©vitable sur lâoutre-mer. Toute la question est de savoir si cela va se fera sous la houlette dâAir France, redevenue conquĂ©rante et plus solide, ou en concurrence avec elle, ce qui me semble beaucoup plus sain et intĂ©ressant. ]b
à réécouter ou relire les déclarations des uns et des autres et à recouper « les petites phrases » le « jeu » semble ouvert.
CĂŽtĂ© Air France câest entendu : « Il yâa trop de concurrence sur lâoutre-mer ». Et oui lâEtat fait pression pour « un rapprochement ».
Ben Smith, le directeur gĂ©nĂ©ral d'Air France-KLM lâa redit aux pilotes le 24 avril dernier, lors dâune « causerie » au siĂšge de la compagnie.
Dans le passĂ©, pour se dĂ©barrasser de la concurrence, et avec lâaide de lâĂtat, cette derniĂšre avait chassĂ© AOM dâOrly Ouest (remplacĂ©e par Corsair), lui faisant perdre 135 millions de francs en frais de dĂ©mĂ©nagement, et 5 % de son chiffre d'affaires. Elle ne devait pas sâen relever.
Pour Corsair, encore fragile, selon son prĂ©sident Pascal de Izaguirre, il attend dâĂ©ventuelles propositions dâAir France. Mais nous ne sommes plus dans les annĂ©es 90 ou lâĂtat Ă©tait le vrai patron dâAir France.
Le Gouvernement, actionnaire influent dâAir France aura plus de mal cette fois Ă tordre le bras Ă Ben Smith qui devrait ĂȘtre reconduit Ă la tĂȘte du transporteur pour quatre ans en juin prochain.
Un alliĂ© ou un challenger dâAir France ?
Le Canadien, pragmatique, a fait ses preuves b[ et ne sâintĂ©ressera Ă Corsair qu'Ă condition d'une vraie opportunitĂ© de business, pouvant, explique-t-il, nous assurer quâelle nâaura pas dâimpact sur notre engagement dâatteindre une marge opĂ©rationnelle de 7 Ă 8% ».]b b[«Et non en raison d'une dâune pression du gouvernement ou autre...».]b
Jean François Carenco,le ministre délégué chargé des outre-mer quant à lui, semble vouloir inciter Air Austral à se recentrer sur le court et moyen-courrier au départ de Saint Denis.
Câest en tout cas ce que peuvent laisser croire des propos rapportĂ©s par les mĂ©dias rĂ©unionnais « imazpress.com » et clicanoo.re, dans leurs Ă©ditions respectives du 2 mars 2023 et du 17 fĂ©vrier 2023.
Ces mĂ©dias citent les propos quâaurait tenus le ministre le 16 fĂ©vrier dernier dans les locaux du transporteur : "Ce gouvernement a sauvĂ© Air Austral. Je ne vous dis pas les dizaines de millions dâeuros que cela coĂ»te (âŠ) La condition que Bruxelles a donnĂ©e, c'est de faire des choses rentablesâŠ",.
Et dâajouter, toujours selon la presse rĂ©unionnaise i[ : Cette compagnie ne peut pas et ne doit pas se limiter Ă Saint-Denis, Mayotte, Paris. Plein d'autres gens peuvent le faire. Cette compagnie doit ĂȘtre au service des chefs d'entreprise, des RĂ©unionnais pour aller partout dans leur environnement large. Je pense que c'est l'ocĂ©an Indien et Abou Dabi avec de l'optimisationâ.
Comment faut-il interprĂ©ter ces propos ? Recentrez-vous sur lâOcĂ©an Indien et laissez aux autres les lignes vers la MĂ©tropole ? Si tel Ă©tait le cas, Corsair deviendrait du coup peut-ĂȘtre plus intĂ©ressante pour Air France.
Jean François Carenco,le ministre délégué chargé des outre-mer quant à lui, semble vouloir inciter Air Austral à se recentrer sur le court et moyen-courrier au départ de Saint Denis.
Câest en tout cas ce que peuvent laisser croire des propos rapportĂ©s par les mĂ©dias rĂ©unionnais « imazpress.com » et clicanoo.re, dans leurs Ă©ditions respectives du 2 mars 2023 et du 17 fĂ©vrier 2023.
Ces mĂ©dias citent les propos quâaurait tenus le ministre le 16 fĂ©vrier dernier dans les locaux du transporteur : "Ce gouvernement a sauvĂ© Air Austral. Je ne vous dis pas les dizaines de millions dâeuros que cela coĂ»te (âŠ) La condition que Bruxelles a donnĂ©e, c'est de faire des choses rentablesâŠ",.
Et dâajouter, toujours selon la presse rĂ©unionnaise i[ : Cette compagnie ne peut pas et ne doit pas se limiter Ă Saint-Denis, Mayotte, Paris. Plein d'autres gens peuvent le faire. Cette compagnie doit ĂȘtre au service des chefs d'entreprise, des RĂ©unionnais pour aller partout dans leur environnement large. Je pense que c'est l'ocĂ©an Indien et Abou Dabi avec de l'optimisationâ.
Comment faut-il interprĂ©ter ces propos ? Recentrez-vous sur lâOcĂ©an Indien et laissez aux autres les lignes vers la MĂ©tropole ? Si tel Ă©tait le cas, Corsair deviendrait du coup peut-ĂȘtre plus intĂ©ressante pour Air France.
Un Virgin Atlantic à la française, une utopie ?
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Lâautre scĂ©nario, le meilleur mais le plus difficile Ă rĂ©aliser câest quâenfin, Ă cĂŽtĂ© et en concurrence avec le gĂ©ant Air France â KLM naisse un autre groupe aĂ©rien, français, totalement privĂ© et ayant rĂ©ussi Ă fĂ©dĂ©rer deux, trois, quatre ou mĂȘme plus compagnies françaises desservant lâoutre-mer.
Comme ce fut d'ailleurs le cas pour Air France, nĂ©e de la fusion de 5 compagnies : Air Union, lâAĂ©ropostale, la CIDNA, les lignes Farman et Air Orient.
Un grand acteur long courrier de deuxiĂšme rang, comme Virgin Atlantic en Angleterre, garant dâune modĂ©ration tarifaire sur lâoutre-mer et pourquoi pas ailleurs, Ă©galement.
Il parait que certains planchent sur ce scĂ©nario. Des gens sĂ©rieux ont lĂąchĂ© quelques noms : Certares, Groupe MariettonâŠ
Sur le papier, ce projet constitue la meilleure Ă©volution pour le transport aĂ©rien français et particuliĂšrement en termes dâemplois. Moins de dirigeants certes, mais plus dâavions, plus de salariĂ©s.
Dans la rĂ©alitĂ© cela ressemble Ă une utopie, tant les difficultĂ©s Ă unir les compagnies seraient difficiles. VolontĂ© des dĂ©partements et des rĂ©gions dâoutre-mer de possĂ©der leur compagnie, harmonisation des flottes, harmonisation des conditions salariales : câest un Everest Ă conquĂ©rir, mais qui sait ?
Quoi quâil en soit il faudra bouger.
« Il nâyâa jamais trop de concurrence, il faut juste que cela soit soutenable pour les acteurs qui sont en compĂ©tition » âŠâŠAinsi parlait Anne Rigail, Directrice gĂ©nĂ©rale dâAir France. Pas faux.
On y verra plus clair dans un an.
Comme ce fut d'ailleurs le cas pour Air France, nĂ©e de la fusion de 5 compagnies : Air Union, lâAĂ©ropostale, la CIDNA, les lignes Farman et Air Orient.
Un grand acteur long courrier de deuxiĂšme rang, comme Virgin Atlantic en Angleterre, garant dâune modĂ©ration tarifaire sur lâoutre-mer et pourquoi pas ailleurs, Ă©galement.
Il parait que certains planchent sur ce scĂ©nario. Des gens sĂ©rieux ont lĂąchĂ© quelques noms : Certares, Groupe MariettonâŠ
Sur le papier, ce projet constitue la meilleure Ă©volution pour le transport aĂ©rien français et particuliĂšrement en termes dâemplois. Moins de dirigeants certes, mais plus dâavions, plus de salariĂ©s.
Dans la rĂ©alitĂ© cela ressemble Ă une utopie, tant les difficultĂ©s Ă unir les compagnies seraient difficiles. VolontĂ© des dĂ©partements et des rĂ©gions dâoutre-mer de possĂ©der leur compagnie, harmonisation des flottes, harmonisation des conditions salariales : câest un Everest Ă conquĂ©rir, mais qui sait ?
Quoi quâil en soit il faudra bouger.
« Il nâyâa jamais trop de concurrence, il faut juste que cela soit soutenable pour les acteurs qui sont en compĂ©tition » âŠâŠAinsi parlait Anne Rigail, Directrice gĂ©nĂ©rale dâAir France. Pas faux.
On y verra plus clair dans un an.
Publié par Christophe Hardin
Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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