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Consolidation outre-mer : avec ou... sans Air France ? 🔑

l'Ă©ditorial de Christophe HARDIN


DĂšs que la presse se fait l’écho de quelques rĂ©flexions sur la situation du transport aĂ©rien entre la MĂ©tropole et l’outre-mer et sa nĂ©cessaire Ă©volution, les dĂ©mentis pleuvent et les bouches se ferment. Normal. Cependant une Ă©volution vers une consolidation est un souhait unanime. Il reste Ă  savoir si cela se fera avec... ou sans Air France ?


Rédigé par le Mardi 9 Mai 2023

Crédit : Déposit photos
Crédit : Déposit photos
20 ans aprĂšs feu AOM, la renaissance d’une compagnie outre-mer est souvent considĂ©rĂ©e comme un serpent de mer au sens figurĂ© dui terme, Ă  savoir un thĂšme rebattu et peu crĂ©dible Ă  caractĂšre sensationnel utilisĂ©e par la presse pour faire le buzz.

L’article du Monde datĂ© du 3 mai dernier, dĂ©criĂ© par certains et faisant Ă©cho du retour d’un projet d’une « super compagnie » pour les vols Ă  destination de l’outre-mer n’est pas juste une litanie de rumeurs


"Tout est faux", ai-je pu lire ici ou lĂ . Pas faux de dire qu’au sein du pouvoir en la personne du ministre dĂ©lĂ©guĂ© aux outre-mer l’idĂ©e fait son chemin.

Pas faux non plus de dire que l’idĂ©al, selon beaucoup de spĂ©cialistes du transport aĂ©rien, serait de constituer, un « pĂŽle aĂ©rien » axĂ© sur les destinations d’outre-mer.



Non, tout n’est pas faux ....

Pas faux, enfin, de dire que la principale organisation professionnelle dans le transport aĂ©rien français, en la personne de son prĂ©sident, voit dans la crĂ©ation d’une grande compagnie outre-mer une Ă©ventuelle solution aux problĂšmes de taille critique, des synergies et des Ă©conomies d’échelle.

Motus

Pas facile, dÚs lors que le sujet est quelque peu sorti des bureaux capitonnés des ministÚres et administrations, de faire parler les acteurs.

Aux sollicitations, les rĂ©ponses quand il y’en a, sont plutĂŽt laconiques : du cotĂ© des compagnies aĂ©riennes on Ă©voque des : « propos totalement infondĂ©s », des «Rumeurs, ce n’est pas la premiĂšre et ce ne sera pas la derniĂšre
 » . CĂŽtĂ© politiques on explique qu' « Un ministre ne commente pas des rumeurs »

Pourtant la consolidation, est inĂ©vitable sur l’outre-mer. Toute la question est de savoir si cela va se fera sous la houlette d’Air France, redevenue conquĂ©rante et plus solide, ou en concurrence avec elle, ce qui me semble beaucoup plus sain et intĂ©ressant. ]b

À rĂ©Ă©couter ou relire les dĂ©clarations des uns et des autres et Ă  recouper « les petites phrases » le « jeu » semble ouvert.

CĂŽtĂ© Air France c’est entendu : « Il y’a trop de concurrence sur l’outre-mer ». Et oui l’Etat fait pression pour « un rapprochement ».

Ben Smith, le directeur gĂ©nĂ©ral d'Air France-KLM l’a redit aux pilotes le 24 avril dernier, lors d’une « causerie » au siĂšge de la compagnie.

Dans le passĂ©, pour se dĂ©barrasser de la concurrence, et avec l’aide de l’État, cette derniĂšre avait chassĂ© AOM d’Orly Ouest (remplacĂ©e par Corsair), lui faisant perdre 135 millions de francs en frais de dĂ©mĂ©nagement, et 5 % de son chiffre d'affaires. Elle ne devait pas s’en relever.

Pour Corsair, encore fragile, selon son prĂ©sident Pascal de Izaguirre, il attend d’éventuelles propositions d’Air France. Mais nous ne sommes plus dans les annĂ©es 90 ou l’État Ă©tait le vrai patron d’Air France.

Le Gouvernement, actionnaire influent d’Air France aura plus de mal cette fois Ă  tordre le bras Ă  Ben Smith qui devrait ĂȘtre reconduit Ă  la tĂȘte du transporteur pour quatre ans en juin prochain.

Un alliĂ© ou un challenger d’Air France ?

Le Canadien, pragmatique, a fait ses preuves b[ et ne s’intĂ©ressera Ă  Corsair qu'Ă  condition d'une vraie opportunitĂ© de business, pouvant, explique-t-il, nous assurer qu’elle n’aura pas d’impact sur notre engagement d’atteindre une marge opĂ©rationnelle de 7 Ă  8% ».]b b[«Et non en raison d'une d’une pression du gouvernement ou autre...».]b

Jean François Carenco,le ministre délégué chargé des outre-mer quant à lui, semble vouloir inciter Air Austral à se recentrer sur le court et moyen-courrier au départ de Saint Denis.

C’est en tout cas ce que peuvent laisser croire des propos rapportĂ©s par les mĂ©dias rĂ©unionnais « imazpress.com » et clicanoo.re, dans leurs Ă©ditions respectives du 2 mars 2023 et du 17 fĂ©vrier 2023.

Ces mĂ©dias citent les propos qu’aurait tenus le ministre le 16 fĂ©vrier dernier dans les locaux du transporteur : "Ce gouvernement a sauvĂ© Air Austral. Je ne vous dis pas les dizaines de millions d’euros que cela coĂ»te (
) La condition que Bruxelles a donnĂ©e, c'est de faire des choses rentables
",.

Et d’ajouter, toujours selon la presse rĂ©unionnaise i[ : Cette compagnie ne peut pas et ne doit pas se limiter Ă  Saint-Denis, Mayotte, Paris. Plein d'autres gens peuvent le faire. Cette compagnie doit ĂȘtre au service des chefs d'entreprise, des RĂ©unionnais pour aller partout dans leur environnement large. Je pense que c'est l'ocĂ©an Indien et Abou Dabi avec de l'optimisation”.

Comment faut-il interprĂ©ter ces propos ? Recentrez-vous sur l’OcĂ©an Indien et laissez aux autres les lignes vers la MĂ©tropole ? Si tel Ă©tait le cas, Corsair deviendrait du coup peut-ĂȘtre plus intĂ©ressante pour Air France.

Un Virgin Atlantic à la française, une utopie ?

L’autre scĂ©nario, le meilleur mais le plus difficile Ă  rĂ©aliser c’est qu’enfin, Ă  cĂŽtĂ© et en concurrence avec le gĂ©ant Air France – KLM naisse un autre groupe aĂ©rien, français, totalement privĂ© et ayant rĂ©ussi Ă  fĂ©dĂ©rer deux, trois, quatre ou mĂȘme plus compagnies françaises desservant l’outre-mer.

Comme ce fut d'ailleurs le cas pour Air France, nĂ©e de la fusion de 5 compagnies : Air Union, l’AĂ©ropostale, la CIDNA, les lignes Farman et Air Orient.

Un grand acteur long courrier de deuxiĂšme rang, comme Virgin Atlantic en Angleterre, garant d’une modĂ©ration tarifaire sur l’outre-mer et pourquoi pas ailleurs, Ă©galement.

Il parait que certains planchent sur ce scénario. Des gens sérieux ont lùché quelques noms : Certares, Groupe Marietton


Sur le papier, ce projet constitue la meilleure Ă©volution pour le transport aĂ©rien français et particuliĂšrement en termes d’emplois. Moins de dirigeants certes, mais plus d’avions, plus de salariĂ©s.

Dans la rĂ©alitĂ© cela ressemble Ă  une utopie, tant les difficultĂ©s Ă  unir les compagnies seraient difficiles. VolontĂ© des dĂ©partements et des rĂ©gions d’outre-mer de possĂ©der leur compagnie, harmonisation des flottes, harmonisation des conditions salariales : c’est un Everest Ă  conquĂ©rir, mais qui sait ?

Quoi qu’il en soit il faudra bouger.

« Il n’y’a jamais trop de concurrence, il faut juste que cela soit soutenable pour les acteurs qui sont en compĂ©tition » 

Ainsi parlait Anne Rigail, Directrice gĂ©nĂ©rale d’Air France. Pas faux.

On y verra plus clair dans un an.

Christophe Hardin Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Pierre le 09/05/2023 09:51 | Alerter
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Mais cette compagnie existe déjà : le seul acteur qui structurellement gagne de l'argent depuis 20 ans sur les Dom-Tom: le Groupe Dubreuil.

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