Les agences de voyages connaissent un tassement des ventes depuis fin février 2022, les résas pour l'été accusent un important retard - Depositphotos @RS89
Ce qui devait arriver, arriva...
Le tourisme est un secteur terriblement dépendant des aléas géopolitiques, climatiques et sanitaires.
Lorsqu'un conflit se déclenche dans le monde cela éprouve le moral des Français, alors si celui-ci se trouve aux portes de l'Europe, les conséquences sont quasi immédiates sur les ventes.
Pendant que la Russie mène son attaque en Ukraine, tuant des civils par milliers, les réservations en agences se font moins nombreuses.
"Depuis le début de la guerre, nous observons un tassement très net des ventes. La demande est toujours aussi importante, mais les concrétisations tardent," révèle Jean-Pierre Mas, le patron des Entreprises du Voyage.
L'envie est là, mais la réassurance est un point important sur lequel les agents de voyages doivent s'attarder.
Malgré les conditions de vente plus flexibles, permettant d'annuler sans trop de difficultés, les réservations risquent une nouvelle fois d'être de dernière minute sinon de dernière seconde...
Le tourisme est un secteur terriblement dépendant des aléas géopolitiques, climatiques et sanitaires.
Lorsqu'un conflit se déclenche dans le monde cela éprouve le moral des Français, alors si celui-ci se trouve aux portes de l'Europe, les conséquences sont quasi immédiates sur les ventes.
Pendant que la Russie mène son attaque en Ukraine, tuant des civils par milliers, les réservations en agences se font moins nombreuses.
"Depuis le début de la guerre, nous observons un tassement très net des ventes. La demande est toujours aussi importante, mais les concrétisations tardent," révèle Jean-Pierre Mas, le patron des Entreprises du Voyage.
L'envie est là, mais la réassurance est un point important sur lequel les agents de voyages doivent s'attarder.
Malgré les conditions de vente plus flexibles, permettant d'annuler sans trop de difficultés, les réservations risquent une nouvelle fois d'être de dernière minute sinon de dernière seconde...
Agences de voyages : "nous sommes en retard sur l'été"
Autres articles
Pour le Seto, l'heure n'est pas au pessimisme, loin de là, plutôt à l'attentisme.
"Tout comme les EDV, nous observons un ralentissement du rythme des réservations, mais je n'ai pas entendu parler d'annulations en masse.
Les Français se projettent à l'étranger, nous pensons que nous avons toutes les chances de faire une bonne saison estivale," estime un René-Marc Chikli, président du SETO, qui se veut rassurant.
N'en déplaise à certains qui agitent le drapeau tricolore, pour éviter de voir nos compatriotes partir en vacances à l'étranger, une partie des Français a des envies d'ailleurs.
Loin de tout catastrophisme, après quelques semaines avec une activité soutenue, les agences de voyages se retrouvent avec un tassement qui ne n'est pas forcément inquiétant.
Malgré tout, il ne faudrait pas que l'attentisme perdure.
"En février, les clients se projetaient sur l'été, mais le conflit a tassé les ventes et nous sommes maintenant très en retard. Concernant les vacances de Pâques, nous avons un retard de 25% par rapport à la normale," détaille le président des EDV.
Et rendez-vous bien compte que la reprise du début d'année ne signifie pas, encore, un retour à la normale pour les distributeurs français.
Les niveaux sont encore en retrait. 2022 aurait dû être une année de transition si un dictateur en mal d'idées n'en avait décidé autrement.
"Nous sommes sur des niveaux entre 70 et 80% de 2019. Nous voyons réapparaitre des long-courriers, ce qui nous fait plaisir, par contre les croisières ont du mal à repartir.
Autant pour Ponant nous enregistrons de très beaux dossiers, autant pour les compagnies de masse c'est plus compliqué," déplore Jean Dionnet, patron d'Univairmer.
"Tout comme les EDV, nous observons un ralentissement du rythme des réservations, mais je n'ai pas entendu parler d'annulations en masse.
Les Français se projettent à l'étranger, nous pensons que nous avons toutes les chances de faire une bonne saison estivale," estime un René-Marc Chikli, président du SETO, qui se veut rassurant.
N'en déplaise à certains qui agitent le drapeau tricolore, pour éviter de voir nos compatriotes partir en vacances à l'étranger, une partie des Français a des envies d'ailleurs.
Loin de tout catastrophisme, après quelques semaines avec une activité soutenue, les agences de voyages se retrouvent avec un tassement qui ne n'est pas forcément inquiétant.
Malgré tout, il ne faudrait pas que l'attentisme perdure.
"En février, les clients se projetaient sur l'été, mais le conflit a tassé les ventes et nous sommes maintenant très en retard. Concernant les vacances de Pâques, nous avons un retard de 25% par rapport à la normale," détaille le président des EDV.
Et rendez-vous bien compte que la reprise du début d'année ne signifie pas, encore, un retour à la normale pour les distributeurs français.
Les niveaux sont encore en retrait. 2022 aurait dû être une année de transition si un dictateur en mal d'idées n'en avait décidé autrement.
"Nous sommes sur des niveaux entre 70 et 80% de 2019. Nous voyons réapparaitre des long-courriers, ce qui nous fait plaisir, par contre les croisières ont du mal à repartir.
Autant pour Ponant nous enregistrons de très beaux dossiers, autant pour les compagnies de masse c'est plus compliqué," déplore Jean Dionnet, patron d'Univairmer.
La croisière ne s'amuse plus dans les agences
Le constat est le même un peu plus à l'Est, où chez Prêt-à-Partir, les réservations pour ce genre de produit sont à l'arrêt.
"A part les croisières, tous les segments repartent bien dans les agences.
Il y a une véritable appréhension des clients. Cela risque d'être compliqué de faire repartir ce genre de produits. C'est un peu pénible, nous lâchait François Piot, dirigeant du réseau, au détour d'un échange fin février.
Si les volumes de réservations sont toujours très bons, voire même au-dessus de 2019, les géants des mers sont toujours boudés selon lui.
Cette problématique ne serait pas propre à ces deux seules enseignes, même si les EDV n'ont pas eu vent d'une difficulté particulière sur les ventes de croisières.
Entre les images des bateaux de croisières bloqués dans les ports, les excursions à payer pour sortir et sous forme de bulles, plus les cas à bord, les clients éviteraient toute source d'angoisse, pour se projeter dans des vacances détentes.
"Le monde de la croisière fait un peu peur. Nous avons du mal à faire partir les voyages organisés. Puis le covid fait miroir avec l'histoire du Diamond Princess," déplore Michelle Kunegel.
Le produit n'est pas remis en question par les patrons de réseau, mais c'est son attractivité qui est écornée temporairement. Selon eux, les clients reviendront inévitablement sur les mers, mais cela passera peut-être par de nouvelles actions d'incitation.
"Je suis un peu étonné par ce que j'entends là. Nous constations une certaine disparité selon les réseaux, mais nous ne sommes pas boudés par les voyageurs.
Ceux qui mettent l'accent sur la croisière ont des résultats plutôt bons," analyse stupéfait Patrick Pourbaix, directeur général France de MSC Croisières.
Pour son concurrent que nous avons sollicité, l'heure n'est pas aux commentaires, alors que son nouveau navire prend du service.
"A part les croisières, tous les segments repartent bien dans les agences.
Il y a une véritable appréhension des clients. Cela risque d'être compliqué de faire repartir ce genre de produits. C'est un peu pénible, nous lâchait François Piot, dirigeant du réseau, au détour d'un échange fin février.
Si les volumes de réservations sont toujours très bons, voire même au-dessus de 2019, les géants des mers sont toujours boudés selon lui.
Cette problématique ne serait pas propre à ces deux seules enseignes, même si les EDV n'ont pas eu vent d'une difficulté particulière sur les ventes de croisières.
Entre les images des bateaux de croisières bloqués dans les ports, les excursions à payer pour sortir et sous forme de bulles, plus les cas à bord, les clients éviteraient toute source d'angoisse, pour se projeter dans des vacances détentes.
"Le monde de la croisière fait un peu peur. Nous avons du mal à faire partir les voyages organisés. Puis le covid fait miroir avec l'histoire du Diamond Princess," déplore Michelle Kunegel.
Le produit n'est pas remis en question par les patrons de réseau, mais c'est son attractivité qui est écornée temporairement. Selon eux, les clients reviendront inévitablement sur les mers, mais cela passera peut-être par de nouvelles actions d'incitation.
"Je suis un peu étonné par ce que j'entends là. Nous constations une certaine disparité selon les réseaux, mais nous ne sommes pas boudés par les voyageurs.
Ceux qui mettent l'accent sur la croisière ont des résultats plutôt bons," analyse stupéfait Patrick Pourbaix, directeur général France de MSC Croisières.
Pour son concurrent que nous avons sollicité, l'heure n'est pas aux commentaires, alors que son nouveau navire prend du service.
Balkans et Europe centrale boudés par les voyageurs
Malgré tout, l'année 2022 ne devrait pas permettre de retrouver les volumes d'avant crise pour ce secteur de l'industrie. C'est un peu un exercice de rodage avant des jours meilleurs.
"Nous avons beaucoup de stocks. Tous nos navires reprendront la mer et bien évidemment nous n'allons pas remplir tous les itinéraires. Les protocoles sont allégés, il sera possible de repartir en excursion sans bulle, c'est la nouveauté de cet été," argumente le directeur général France de MSC.
En somme, pour la compagnie italienne, la saison estivale pourrait ressembler à celle de 2019. D'autant que les taux de remplissage gonfleront sans doute d'ici là, puisque les voyageurs réservent de plus en plus en dernière minute.
Si la croisière est un peu à la traine, l'été 2022 aura des faux airs de... 2021.
"Nous allons faire un peu comme l'année dernière avec l'Espagne, la Grèce et l'Italie dans le top des ventes, sans oublier la France. Par contre, avec le conflit, c'est plus compliqué pour la Croatie," annonce Isabelle Jaecques, la directrice commerciale chez Eden Tour.
Les clients, au moment de leur réservation n'hésitent pas à dire "pas trop à l'Est".
Si la Croatie est relativement éloignée du conflit opposant la Russie à l'Ukraine, c'est en fait tout le secteur des Balkans et de l'Europe de l'Est qui connaît un attentisme certain au moment de la signature.
"Que ce soit sur la Pologne, la Hongrie et les destinations proches de l'Ukraine nous risquons d'avoir des problèmes, nous nous y attendions. Par contre, les destinations long-courriers fonctionnent très bien, les clients ont besoin de visibilité," commente Richard Vainopoulos.
Cette difficulté sur cette région de l'Europe est constatée aussi chez Prêt à Partir, ainsi qu'au sein des Entreprises du Voyage.
"Autant nous n'avons pas eu d'échos sur la Croatie, la Grèce ou la Turquie, autant nous notons un ralentissement sur tous les pays de l'ancienne Europe centrale et de l'Est comme la République tchèque, les Pays baltes ou encore la Hongrie," confie Jean-Pierre Mas.
"Nous avons beaucoup de stocks. Tous nos navires reprendront la mer et bien évidemment nous n'allons pas remplir tous les itinéraires. Les protocoles sont allégés, il sera possible de repartir en excursion sans bulle, c'est la nouveauté de cet été," argumente le directeur général France de MSC.
En somme, pour la compagnie italienne, la saison estivale pourrait ressembler à celle de 2019. D'autant que les taux de remplissage gonfleront sans doute d'ici là, puisque les voyageurs réservent de plus en plus en dernière minute.
Si la croisière est un peu à la traine, l'été 2022 aura des faux airs de... 2021.
"Nous allons faire un peu comme l'année dernière avec l'Espagne, la Grèce et l'Italie dans le top des ventes, sans oublier la France. Par contre, avec le conflit, c'est plus compliqué pour la Croatie," annonce Isabelle Jaecques, la directrice commerciale chez Eden Tour.
Les clients, au moment de leur réservation n'hésitent pas à dire "pas trop à l'Est".
Si la Croatie est relativement éloignée du conflit opposant la Russie à l'Ukraine, c'est en fait tout le secteur des Balkans et de l'Europe de l'Est qui connaît un attentisme certain au moment de la signature.
"Que ce soit sur la Pologne, la Hongrie et les destinations proches de l'Ukraine nous risquons d'avoir des problèmes, nous nous y attendions. Par contre, les destinations long-courriers fonctionnent très bien, les clients ont besoin de visibilité," commente Richard Vainopoulos.
Cette difficulté sur cette région de l'Europe est constatée aussi chez Prêt à Partir, ainsi qu'au sein des Entreprises du Voyage.
"Autant nous n'avons pas eu d'échos sur la Croatie, la Grèce ou la Turquie, autant nous notons un ralentissement sur tous les pays de l'ancienne Europe centrale et de l'Est comme la République tchèque, les Pays baltes ou encore la Hongrie," confie Jean-Pierre Mas.
Guerre en Ukraine : pas d'aide supplémentaire pour les agences de voyages
Alors que les réservations sont à la traine et qu'en Belgique les spécialistes des pays concernés par le conflit armé pourront bénéficier de la prolongation du chômage partiel, qu'en est-il en France ?
"Nous ne pouvons pas imaginer que le gouvernement vienne en soutien au secteur à chaque fois que nous connaissons une petite difficulté.
Par exemple durant le Printemps arabe, nous n'avons pas reçu d'aide. Il ne faut pas rêver", conclut le président des Entreprises du Voyage.
A noter aussi que Jean Castex le Premier Ministre a dévoilé, dernièrement le plan de résilience de l'économie, par rapport aux sanctions européennes envers la Russie. Une des mesures annoncées concernera les professionnels du tourisme, puisque l'APLD pourrait être appliquée une année de plus.
EdV ne demandera donc aucune mesure ni soutien particulier, même si le lien avec le Gouvernement n'est pas rompu.
En effet, il existe des échanges réguliers sur ces deux dossiers particulièrement importants pour les patrons des points de vente.
"Nous échangeons pour renouveler les dispositifs de soutien pour février, ce n'est pas acquis. L'autre préoccupation concerne les PGE, alors que certains adhérents disent ne pas être en mesure de pouvoir les rembourser dans les temps."
Les EDV ont sondé les acteurs du tourisme pour connaitre l'envergure du chantier. En attendant, l'enjeu n'est pas de décaler le remboursement, mais plutôt d'allonger cette période, pour ceux qui éprouvent des difficultés.
Dans le tourisme, une crise en chasse une autre...
"Nous ne pouvons pas imaginer que le gouvernement vienne en soutien au secteur à chaque fois que nous connaissons une petite difficulté.
Par exemple durant le Printemps arabe, nous n'avons pas reçu d'aide. Il ne faut pas rêver", conclut le président des Entreprises du Voyage.
A noter aussi que Jean Castex le Premier Ministre a dévoilé, dernièrement le plan de résilience de l'économie, par rapport aux sanctions européennes envers la Russie. Une des mesures annoncées concernera les professionnels du tourisme, puisque l'APLD pourrait être appliquée une année de plus.
EdV ne demandera donc aucune mesure ni soutien particulier, même si le lien avec le Gouvernement n'est pas rompu.
En effet, il existe des échanges réguliers sur ces deux dossiers particulièrement importants pour les patrons des points de vente.
"Nous échangeons pour renouveler les dispositifs de soutien pour février, ce n'est pas acquis. L'autre préoccupation concerne les PGE, alors que certains adhérents disent ne pas être en mesure de pouvoir les rembourser dans les temps."
Les EDV ont sondé les acteurs du tourisme pour connaitre l'envergure du chantier. En attendant, l'enjeu n'est pas de décaler le remboursement, mais plutôt d'allonger cette période, pour ceux qui éprouvent des difficultés.
Dans le tourisme, une crise en chasse une autre...